Les députés ultramarins "déçus" et "inquiets" après l’annonce du gouvernement Lecornu 2
Le gouvernement Lecornu 2, composé de 34 membres, a été dévoilé hier après-midi (12 octobre). Si la composition était attendue, ce sont désormais les réactions politiques qui se multiplient, notamment au sujet du nouveau visage du ministère des Outre-mer, Naïma Moutchou.
Le gouvernement Lecornu 2 compte 34 membres. Parmi les principales reconductions : Gérald Darmanin reste à la Justice, Rachida Dati conserve la Culture, et Laurent Nuñez, ex-préfet de police de Paris, prend la tête du ministère de l’Intérieur.
Mais le Ministre des Outre-mer n’est plus Manuel Valls. Ce poste revient à Naïma Moutchou, ancienne députée du parti Horizons. Et cette nomination ne fait visiblement pas l’unanimité parmi les élus ultramarins.
“Ce n’est pas un très bon signal”
Du côté des Républicains, Dun Férus, élu de la Guadeloupe, regrette le déclassement du ministère.
Le gouvernement ne sait pas vraiment où il va en réalité. Nous avions un ministre d'État, Manuel Valls. Maintenant, nous avons une nouvelle ministre auquel on ne peut que souhaiter bonne chance. Mais enfin, ce n'est pas un très bon signal donné pour nous.
La nomination de Naïma Moutchou suscite plusieurs interrogations. Jusqu’ici, elle n’avait pas de lien particulier avec les territoires ultramarins. Manuel Valls avait amorcé plusieurs chantiers, notamment sur la vie chère et la Nouvelle-Calédonie.
Le député martiniquais Jiovanny William s’interroge sur la capacité de la nouvelle ministre à maîtriser les enjeux ultramarins, qu’il a déjà côtoyé à la Commission des Lois.
C'est une élue qui a eu certaines positions différentes de l'ensemble des élus outre-mer, notamment sur les dossiers Vie chère ou sur le dossier de la Nouvelle-Calédonie. En tant que ministre des Outre-mer, je ne sais pas si elle saura maîtriser les tenants et les aboutissants concernant nos territoires. Maintenant, les gens de droite du camp de Lecornu ont choisi.
Motion de censure prévue
Dans l’opposition, la France Insoumise a aussi réagi. Le représentant guadeloupéen du mouvement, Michel Tola, dénonce une continuité gouvernementale inefficace et confirme le dépôt d’une motion de censure.
C'est un feuilleton qui a commencé en 2024, dont la saga continue. On peut dire que c'est une véritable perte de temps parce qu'on se rend compte que finalement, depuis monsieur Barnier, on voit tomber les premiers ministres. Et donc, malheureusement, la patrie en prend un coup et encore plus nos territoires, car aujourd'hui, quand j'ai regardé le nom des ministres, je constate que la personne qui a été nommée, qui fait partie d'Horizon, ne connaît même pas nos territoires. Comment voulez-vous que les dossiers avancent ? Pour nous, on votera la motion de censure.
Même son de cloche du côté du Rassemblement national. Le député européen Rody Tolassy a exprimé sa déception et a critiqué la mainmise d’Emmanuel Macron sur le pouvoir exécutif.
On ne s'attendait pas à grand-chose, mais on est quand même déçus. Emmanuel Macron tient le pouvoir entre ses mains et il ne compte pas le lâcher, malgré la volonté du peuple. Le peuple ne souhaite plus avoir cet homme à la tête de l'État, ne souhaite plus avoir son gouvernement à la manœuvre.








