Les Outre-mer "une richesse, une chance, un défi" pour le Premier ministre

Par 04/07/2017 - 16:23 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:44

Les députés ont voté la confiance au gouvernement, après le discours de politique générale du Premier ministre Edouard Philippe.

    Les Outre-mer "une richesse, une chance, un défi" pour le Premier ministre

Au lendemain de l'intervention d'Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles, c'était au tour du Premier ministre de passer son grand oral devant l'Assemblée Nationale ce mardi.

Après que le président ait "montré le cap", Edouard Philippe a précisé "les orientations qui sont de dire la vérité, travailler avec des femmes et des hommes de bonne volonté et obtenir des résultats concrets le plus rapidement possible". "La France peut renouer avec la confiance, elle doit en avoir l'envie et le courage", a lancé le chef du gouvernement, détaillant la feuille de route pour les années à venir.

Parmi les mesures énoncées, Edouard Philippe a notamment évoqué la sortie de l'état d'urgence, une réforme de la taxe d'habitation d'ici 2022, la suppression des cotisations salariales compensée par une hausse de la CSG, la disparition du RSI, une réforme du baccalauréat, l'augmentation du prix du paquet de cigarettes, des vaccins obligatoires pour la petite enfance, un meilleur accès aux soins pour tous, un plan de lutte contre les déserts médicaux, plus de liberté pour les collectivités locales, l'accès au haut débit et à la culture pour tous.

Et les Outre-mer ?

Comme Emmanuel Macron, le Premier ministre n'a pas manqué de parler des territoires ultramarins dans son discours de politique générale. Evoquant notamment des "votes protestataires qui se sont exprimés en métropole comme en Outre-mer" et qu'il "faut entendre", Edouard Philippe a surtout loué la qualité des territoires. "La France est partout dans le monde grâce à ses Outre-mer, sur tous les continents et dans tous les océans du globe. Voilà une richesse, voilà une chance, voilà aussi un défi", a-t-il déclaré, applaudi par l'hémicycle, avant de rappeler la tenue à la rentrée prochaine des Assises promises par le chef de l'Etat lors de la campagne présidentielle. 

Elles "seront l'occasion pour le gouvernement d'être à l'écoute des attentes de chaque territoire et de concevoir ensemble les plans de convergence prévus par la loi pour l'égalité réelle des Outre-mer", a ainsi exposé Edouard Philippe. 

"Je ne peux pas rejeter le principe d'emblée mais ce n'est pas la première fois que l'on vient avec ce genre de grand-messe chez nous", a réagi, sceptique, le député de Martinique Jean-Philippe Nilor. "On demande à tous les acteurs de venir et de faire des propositions, on fait semblant d'écouter et jamais rien n'émerge de concret".

"Je suis dans l'opposition mais constructive, il faut laisser la place au débat et nous verrons ensuite selon les textes", a estimé de son côté la députée de Guadeloupe Hélène Vainqueur-Christophe, qui a voté la confiance au gouvernement.

Les députés et le vote de confiance : pour, contre, abstention ?

Les parlementaires des deux îles étaient présents pour assister au discours de politique générale. La plupart, suivant la consigne de la gauche, se sont abstenus. 

L'analyse du scrutin public fait état de 566 votants, avec 370 voix favorable et 67 contre. Plus d'une centaine de députés ont donc opté pour l'abstention à l'instar des élus de Martinique Serge Letchimy et Josette Manin (groupe Nouvelle Gauche, comme le groupe PS se nomme désormais), ainsi que Bruno Nestor-Azérot et Jean-Philippe Nilor (groupe de la Gauche démocrate et républicaine).

En ce qui concerne les parlementaires de Guadeloupe, c'est l'inverse. De la Nouvelle Gauche, Hélène Vainqueur-Christophe a donc voté pour. Tout comme Olivier Serva, de La République en Marche, ainsi que les apparentés Modem Justine Benin et Max Mathiasin.

De son côté, la députée de Saint-Martin et Saint-Barthélémy, Claire Javois -enregistrée à l'Assemblée nationale sous son nom d'épouse Claire Guion-Firmin- s'est abstenue. "Le Premier ministre faisait partie de notre famille politique alors aujourd'hui comment lui faire confiance ? Mais ce n'est pas pour autant que selon les projets de loi qui vont sortir, je ne voterai pas favorablement si je pense que je dois adhérer", expliquait-elle à la sortie de l'hémicycle.