Le sujet de la vie chère s'invite encore à l'Assemblée Nationale et au Sénat

Par 09/10/2024 - 10:26 • Mis à jour le 09/10/2024 - 10:53

Les parlementaires martiniquais ont interrogé à trois reprises l'exécutif, lors des questions au gouvernement.

    Le sujet de la vie chère s'invite encore à l'Assemblée Nationale et au Sénat

C'est Béatrice Bellay qui a ouvert le bal ce mercredi, dans l'hémicycle du Palais Bourbon. La députée a estimé qu'il fallait une "vision décoloniale des territoires et de leurs habitants"  et "enfin des mesures d'égalité réelle".

La députée a déploré une réponse avec l'envoi des forces de l'ordre et un "budget d'austérité" annoncé pour la mission Outre-mer.

Alors que les ultramarins réclament l'engagement de l’État pour assurer le blocage des prix, la continuité territoriale, l'accès aux soins, le développement économique, l'emploi, l'augmentation des salaires, vous rabotez encore et toujours sur ceux qui n'ont déjà rien !

En réponse, le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet a d'abord reproché à la députée le ton employé : 

Dans cette période difficile que vivent nos Outre-mer, la mesure du propos me paraît essentielle. La façon dont vous avez terminé votre intervention, doutez-vous bien que je ne la partage pas ni sur le fond, ni sur la forme 

Le pensionnaire de la rue Oudinot est ensuite rentré dans le vif du sujet :

Il y a une première chose à rappeler  : que le calme revienne. Le 2ème point, c'est que le préfet est au travail et que l'Etat est mobilisé pour apporter une réponse à la situation ponctuelle (une formulation qui a suscité sur les bancs de la gauche des réactions indignées, ndlr). La problématique de fond est identifiée, nous savons qu'elle est multifactorielle et qu'il faudra s'engager ensuite dans un travail beaucoup plus approfondi de réforme

« Qui veut du pain aura du plomb »

Quelques minutes plus tard, le député Marcellin Nadeau à son tour a déploré la "répression" face à la contestation et aux "revendications légitimes". "Qui veut du pain aura du plomb", a déclaré l'élu, reprenant les mots du discours de l'ancien maire du Lamentin Georges Gratiant, lors des évènements de 1961. J'ai tenu à les prononcer ici pour démontrer s'il en était besoin la persistance des éléments de colonialité dans les relations entre la France dite métropolitaine et les dits Outre-mer", a-t-il ajouté.

Marcellin Nadeau a regretté le choix "surréaliste" de la tenue d'un prochain CIOM seulement au premier trimestre 2025 et demandé "une réponse urgente et rapide" à la demande d'audience formulée par les quatre députés de Martinique.

En réponse, le ministre François-Noël Buffet a là encore d'emblée affirmé ne pas "partager le contenu ni les convictions" de la question du député martiniquais, avant de réaffirmer l'engagement de l'Etat. "La France est partout, la République est partout, la République travaille pour tous ses compatriotes", a déclaré le pensionnaire de la rue Oudinot, évoquant ensuite la présence des forces de l'ordre.

Nous avons plus d'une trentaine de gendarmes et policiers blessés et force doit rester à la loi, c'est le principe sur tous les territoires de la République sans exception

Sur la sortie de crise, avant la réunion de ce jeudi, François-Noël Buffet a insisté à nouveau sur la "mobilisation de l'ensemble des forces locales" et la nécessité d'un "travail collectif".

Au Sénat, interrogé par le sénateur Frédéric Buval qui a renouvelé son "appel à un retour au calme" sur les propositions déjà formulées, le ministre a assuré que les pistes étaient "étudiées et discutées avec la CTM et les acteurs économiques", avec l'objectif d'avoir un accord le plus large possible.

Au delà de la crise actuelle, nous allons travailler maintenant de façon structurelle, et pour le moyen et le long terme

En ce qui concerne une venue sur place, aucune réponse n'a en revanche été donnée par François-Noël Buffet. Il doit se rendre en Nouvelle-Calédonie la semaine prochaine. "Et ensuite évidemment dans les autres territoires ultramarins", a-t-il simplement déclaré, lors d'une autre intervention sur la situation dans l'archipel calédonien.

 


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