Hausse de la taxe sur les billets d'avion, le député Max Mathiasin interpelle le gouvernement
Ce mercredi (16 octobre), le député de la Guadeloupe Max Mathiasin a interpellé le Premier ministre au sujet de la hausse annoncée de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Le gouvernement entrouvre la porte à un dispositif spécifique Outre-mer.
Lors des questions au gouvernement, ce mercredi (16 octobre), à l'Assemblée nationale, le député de la Guadeloupe (3ème circonscription), Max Mathiasin (groupe LIOT), a interpellé le Premier ministre, Michel Barnier, sur le prix exorbitant des billets d’avion.
Le député guadeloupéen a fait remarquer, qu’actuellement, un billet d’avion Pointe-à-Pitre/Paris est déjà trois fois plus élevé qu’un billet Paris/New York. Et un Pointe-à-Pitre/Fort-de-France coûte le double d’un Pointe-à-Pitre/Miami.
Multiplier par trois la taxe de solidarité
Il lui a demandé de s’opposer au triplement de la « taxe Chirac » prévue dans le budget pour 2025 qui aurait pour conséquence d’augmenter encore de façon insoutenable le prix des billets pour nos concitoyens ultramarins et corses.
« Comment dans ce contexte pouvons-nous parler de continuité territoriale, pour laquelle nous nous battons depuis si longtemps ? s’est interrogé Max Mathiasin.
Tous les députés ultramarins et corses s’opposent à cette surtaxe. Alors, Monsieur le Premier ministre, nous vous demandons instamment de vous opposer à la présentation de l’amendement visant à multiplier par trois la taxe de solidarité sur les billets d’avion pour les vols entre la France hexagonale et les territoires d’outre-mer ou la Corse. Produits de première nécessité en moyenne 40 % plus élevés que dans l’Hexagone, billets d’avion inabordables. En Outre-mer, le pacte républicain pour nous est rompu.
Des amendements déposés
Avec ses collègues du groupe LIOT et d’autres députés des Outre-mer et de Corse, le député Max Mathiasin a d’ores et déjà déposé des amendements visant à exonérer de cette taxe tous les vols entre la France hexagonale et les Outre-mer ou la Corse.
En réponse à son intervention, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Antoine Armand, a indiqué qu'il ferait en sorte que les ressortissants de nos territoires « ne soient pas affectés ou le soient le moins possible ».
Le gouvernement entrouvre, en effet, la porte à un dispositif spécifique Outre-mer concernant l'augmentation de la taxe de solidarité sur les billets d'avions (TSBA), qui pourrait être intégrée au projet de loi de finances par amendement.
La philosophie de ce projet de loi de finances, c'est évidemment que ceux qui peuvent contribuer contribuent et que ce soit temporaire et exceptionnel. Sur la question des billets d'avion, nous sommes engagés pour que le calibrage du prélèvement éventuel de la taxe sur la solidarité sur les billets d'avion ne touche pas les compatriotes qui se rendent de leur pays à leur pays, qui le font dans une situation économique que vous avez rappelée, qui est extrêmement tendue. Que cette taxe ne touche pas non plus la compétitivité des aéroports régionaux, de nos pôles aéroportuaires. Et la discussion commencera sur cette base-là, avec le souci permanent du gouvernement, que nos compatriotes ultramarins ne soient pas affectés ou le soient le moins possible par cette taxe et ce prélèvement, parce que nous connaissons la situation qu'ils traversent, qu'elles traversent, et nous connaissons l'importance, vous l'avez rappelé pour votre territoire en particulier, de l'avion, non pas pour se déplacer, mais simplement pour vivre.
Pour Patrick Vial-Collet, président de la Chambre de commerce et d’industrie des îles de Guadeloupe, alors que le prix des billets d’avion est déjà un frein à la fréquentation touristique, la hausse de cette taxe aurait des conséquences néfastes sur à l’économie.
Cela aurait pour conséquence d’augmenter le prix du billet d’avion entre 10 et 20 %. Il y aurait une chute de trafic qui serait aux alentours de 10 à 12 %. Ce qui créerait pour les Outre-mer 200 millions d’euros de perte de recettes d’activité touristique. C’est phénoménal. Et l’activité touristique, c’est l’emploi. Quand on tire sur l’activité, on crée du chômage.