Elisabeth Borne interpellée sur les Outre-Mer lors de la reprise parlementaire
Sans que cela n'ait constitué le cœur des débats, la situation des Outre-Mer a fait l'objet d'échanges houleux entre les oppositions et la majorité lors de la reprise des questions au gouvernement, ce mardi, à l'Assemblée nationale. Interpellée sur les thématiques de pouvoir d'achat, la Première ministre a été amenée à s'expliquer sur nos territoires, avec des déclarations étonnantes, notamment sur l'aérien inter-îles.
L'activité parlementaire reprend pleinement cette semaine à l'Assemblée nationale, avec notamment le retour des traditionnelles questions au gouvernement, ce mardi. Alors que nos territoires pourraient bien être sujets à débats politiques, notamment lors de l'examen des textes budgétaires, la situation des Outre-Mer a déjà été évoquée à plusieurs reprises lors des premières QAG de cette session parlementaire.
Le président du groupe LIOT, Bertrand Pancher, a notamment interrogé la Première ministre sur la mise en place d'un chèque alimentaire et l'a interpellé lors de sa prise de parole sur la situation des Outre-Mer, ce à quoi Élisabeth Borne a assuré que son équipe gouvernementale était consciente de la réalité. "Je mesure pleinement les difficultés [...] dans l'Hexagone comme en Outre-Mer, où les Français sont confrontés à la vie chère. Dans ce contexte, mon gouvernement a protégé plus qu'aucun autre gouvernement en Europe", a rétorqué cette dernière.
Le CIOM comme solution
Élisabeth Borne a par ailleurs listé les actions de sa majorité et fixé les priorités qui seront de faire baisser les prix et rendre plus transparentes les marges, mais surtout de continuer à agir pour l'emploi. Un plaidoyer qui n'a pas convaincu le président du groupe GDR André Chassaigne qui a appuyé un peu plus fort, notamment sur la situation des Outre-Mer. "40% des étudiants déclarent renoncer à des soins, 42% des Français au SMIC se privent d'un repas par jour, près d'un enfant sur cinq est touché par la pauvreté, plus violente encore est la situation subie par les habitants des territoires dits d'Outre-Mer allant, pour certains, jusqu'à être privé du droit fondamental à l'eau potable", a asséné l'élu communiste.
Face à cet argumentaire, la Première ministre a de nouveau insisté sur les intentions de sa majorité, regrettant que certaines dispositions n'aient pas été votées par les rangs de la gauche, et concernant le sujet ultramarin, elle a renvoyé vers les mesures annoncées lors du CIOM. "C'est le coeur des mesures structurelles que j'ai annoncées le 18 juillet avec le Comité interministériel pour l'Outre-Mer, nous agissons concrètement pour nos compatriotes ultramarins face à la vie chère", a défendu la cheffe du gouvernement.
Par ailleurs, la grave crise de l'eau à Mayotte a aussi été un sujet de tension entre la députée Estelle Youssouffa (LIOT) et le ministre délégué aux Outre-Mer. "Alors que votre gouvernement distribue des chèques carburants, quand allez-vous mettre en place un chèque "eau" pour Mayotte ?", a notamment lancé l'élue mahoraise. "Je peux vous dire que nous sommes totalement mobilisés. Cette crise exige d'être à la hauteur des enjeux. [...] Nous serons à vos côtés", a répondu Philippe Vigier, qui se rendra dans le 101e département français à partir de ce mercredi.
L'étonnante annonce d'une amélioration de l'aérien dans la Caraïbe
À en juger par ces premières QAG de la rentrée, les débats ultramarins pourraient être houleux lors de cette session 2023/2024, d'autant que les députés 97 ont promis de l'unité. La délégation Outre-Mer de l'Assemblée nationale va d'ailleurs se réunir pour la première fois, ce mercredi 27 septembre. Souvenez-vous, l'an dernier, c'est lors de l'examen de la mission budgétaire pour nos territoires que la majorité avait vacillé pour la première fois, mise en minorité, elle avait été forcée de s'incliner sur de nombreux amendements qui avaient finalement abandonnés pour la plupart lors de l'adoption par 49-3.
Pour ce qui est du fond, notez enfin que Élisabeth Borne s'est aussi laissée aller à une déclaration étonnante sur la situation de l'aérien aux Antilles françaises lors de ces QAG, en parlant de "meilleures liaisons inter-îles dans la Caraïbe", malgré la crise majeure d'Air Antilles.