Décès de Jean-Marie Le Pen, les réactions en Martinique et en Guadeloupe

Par 07/01/2025 - 18:25 • Mis à jour le 07/01/2025 - 18:26

Le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, est décédé ce mardi (7 janvier), à Garches, dans les Hauts-de-Seine. Sa disparition a suscité des réactions en Martinique et Guadeloupe.

    Décès de Jean-Marie Le Pen, les réactions en Martinique et en Guadeloupe
Photo AFP

Il était de tous les combats de l’extrême droite en France.

Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front National devenu Rassemblement National, est décédé ce mardi matin (7 janvier) à l’âge de 96 ans à Garches, dans les Hauts-de-Seine.

Personnage controversé

Il aura marqué la vie politique française comme figure de proue du FN avec des propos limites qui lui ont valu plusieurs condamnations, notamment pour banalisation et contestation de crimes contre l’humanité.

Personnage controversé, il n’a jamais exprimé aucun regret pour ses dérapages.

Jean-Marie Le Pen, c’est 60 ans de vie politique en faveur de la souveraineté française, mais avec des rapports contrastés avec les Outre-mer, où il n’a jamais su séduire l’électorat, à la différence de sa fille, Marine Le Pen.

Il a même plusieurs fois dû y faire face à une vive opposition. On se souvient, notamment, de l’envahissement du tarmac de l’aéroport en 1987. L’avion de Jean-Marie Le Pen n’avait pas pu atterrir. 10 ans plus tard le leader du FN avait retenté l’expérience il avait pu se poser cette fois mais sans pouvoir sortir de l’aéroport.

Depuis l’annonce de son décès, les réactions politiques en Martinique et en Guadeloupe n’ont pas tardé.

Dans son camp ou dans l’opposition, cette figure de la 5ème République laisse un souvenir vif.

Le président du Rassemblement National, Jordan Bardella, évoque un tribun du peuple, un orateur de la nation.

« Un opposant farouche »

Quant au représentant du RN en Martinique, Cédric Crampon, il estime qu’il n’y a pas lieu de diaboliser cet homme politique, même si ses idées ne faisaient pas l’unanimité :  

M. Le Pen père et décédé. Hommage à son action puisqu'il a défendu ses idées. Il faut de tout pour faire un monde. On a la même chose très proche de nous avec M. Trump, à qui on a donné tous les qualificatifs avant son élection et puis que tout le monde vire sa cuti maintenant qu'il a été élu. M. Le Pen n'a pas eu la chance d'être élu malgré les différentes fois où il s'est présenté. S'il avait été élu, peut-être qu'on n'en serait pas là aujourd'hui. Peut-être que les propos qu'on lui attribue voire les opinions auraient été normalisées puisqu'il aurait été au pouvoir. Ça n'a pas été le cas, donc il est resté un opposant farouche qui défendait des idées et des principes plus ou moins appréciés d'un côté par la population et largement décriés par ses ennemis politiques.

« Du respect devant la mort »

Rody Tolassy, député européen du Rassemblement National, a réagi après la disparition de Jean-Marie Le Pen :

Présente mes condoléances à la famille Le Pen, à Marine et ainsi qu'à sa sœur Marie Caroline, que je connais très bien. Vous savez peu importe les divergences politiques que nous avons avec un homme, je pense que devant la mort on doit s'incliner donc j'espère que tout le monde saura respecter le moment de la famille. Lui-même le disait pour Jacques Chirac, même si c'est un ennemi devant la mort on doit avoir du respect. Je crois que tout un chacun doit avoir du respect devant la mort et donc c'est ce que je souhaite. Je n'ai jamais été défenseur de Jean-Marie, mais il faut savoir qu'il faut il faut respecter les gens pour leur parcours et aussi devant la mort.

« Un homme de parole »

Juvénal Remir, syndicaliste agricole et candidat RN aux dernières législatives en Martinique dans la circonscription du Nord

C’était un homme de parole, contrairement à nos enjôleurs d'aujourd'hui. C'était un visionnaire. Je constate que tout ce qu'il avait déjà dit depuis longtemps, c'est ce que le gouvernement était en train de faire timidement au niveau social, au niveau de pas mal de choses. Franchement, on disait que Jean-Marie Le Pen était raciste. Moi, je peux dire que pour l'avoir côtoyé, non. C'est vrai, il avait une façon de parler qui ne plaisait pas. Il avait sa fougue. On le cataloguait, mais c'est quelqu'un que j'appréciais pour son franc-parler. Pour l’avoir vu à des fêtes avec des Antillais, ce n'était pas quelqu'un de méchant. Je le dis, peut-être que ça va plaire à certains, la France a perdu un grand homme.

« Une idéologie qui est dangereuse »

Garcin Malsa, ancien maire de Sainte-Anne et leader du Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine (MODEMAS), un parti politique martiniquais indépendantiste, faisait partie des opposants à Jean-Marie Le Pen. Il s’inquiète de la montée de l’idéologie du RN en Martinique :  

C'est quand même terrible que les Martiniquais n'arrivent pas à comprendre que c'est une idéologie qui est dangereuse pour nous. Ces gens-là sont en train de s'infiltrer dans toute la Martinique, partout, dans tous les coins, dans tous les recoins. Il nous faut faire très, très attention. Et je crois qu'il faudrait qu'on arrive à se méfier d'eux pour attirer l'attention des Martiniquais sur ce qui peut nous attendre avec une percée au plus haut niveau de Marine Le Pen.

 

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