Darmanin écrit aux élus guyanais de « revenir à la réalité » sur son projet de prison
Après la polémique suscitée par l’annonce d’un quartier de haute sécurité dans la future prison de Saint-Laurent-du-Maroni, le ministre de la Justice a adressé, hier (22 mai), une lettre aux élus guyanais. Il appelle à « revenir à la réalité ».
Le projet d’ouverture d’une prison de 500 places à Saint-Laurent-du-Maroni, prévu d’ici 2028, continue de faire réagir. Gérald Darmanin a adressé, ce jeudi 22 mai, un courrier au président de la Collectivité Territoriale de Guyane, Gabriel Serville, pour clarifier l’objectif du futur quartier de haute sécurité.
Le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, avait annoncé samedi dernier dans le Journal du dimanche (JDD) la création d'un quartier de haute sécurité de 60 places dans la future prison de Saint-Laurent-du-Maroni.
La colère de nombreux élus
Cette annonce avait provoqué une vive réaction chez plusieurs élus guyanais. Certains y voyaient un « retour du bagne ».
Lors du Conseil de défense du 21 mai, Emmanuel Macron lui-même aurait exprimé son agacement, dénonçant une « proposition de prison de haute sécurité sortie de nulle part », selon une source relayée par l’AFP.
Dans sa lettre, Gérald Darmanin précise qu’« il me semble important de revenir à la réalité de ce projet ». Le ministre précise que le quartier de haute sécurité ne visera pas à enfermer dans le futur des détenus radicalisés condamnés pour des attentats jihadistes comme évoqué dans le JDD, mais « est destiné à isoler totalement les narcotrafiquants des réseaux qui sévissent en Guyane et aux Antilles ».
Le garde des Sceaux rappelle également que la future prison accueillera plusieurs régimes de détention, dont une maison d’arrêt, un centre de détention, et des quartiers spécifiques pour les femmes et les mineurs.
La Guyane ne dispose actuellement que d’un seul centre pénitentiaire, à Rémire-Montjoly, qui compte 983 détenus pour une capacité de 614 places. « La surpopulation carcérale est un fléau », reconnaît Gérald Darmanin dans ce même courrier.
La prison à Saint-Laurent-du-Maroni est un projet ancien en Guyane dont l'ouverture était initialement prévue en 2026. Présenté comme étant situé « au coeur de la jungle amazonienne », le site retenu se situe en réalité à quelques kilomètres de Saint-Laurent, deuxième ville de Guyane avec plus de 50 000 habitants.








