Chlordécone : Nicolas Sansu plaide en faveur « d'un fonds d'indemnisation spécifique »

Par 29/05/2024 - 16:05 • Mis à jour le 30/05/2024 - 10:11

La gestion des crises liées à la chlordécone et aux sargasses par l'État a été examinée à l'Assemblée nationale ce mercredi 29 mai. À cette occasion, le député du Cher, Nicolas Sansu, a présenté les conclusions d'un rapport spécial qu'il a dirigé ces derniers mois. Il a également plaidé pour la création d'un fonds d'indemnisation spécifique.

    Chlordécone : Nicolas Sansu plaide en faveur « d'un fonds d'indemnisation spécifique »
Image d'illustration

Si Nicolas Sansu, élu communiste, ne critique pas les actions du plan chlordécone 4, il se prononce en faveur d'un meilleur contrôle des produits de l'économie informelle, pour une simplification des procédures de test de chlordéconémie, ainsi que pour une amélioration des ressources de recherches aux Antilles.

Nicolas Sansu, député du Cher:

Toute mesure, visant à lutter contre le chlordécone restera inaudible tant que les questions centrales concernant la responsabilité et la réparation ne seront pas abordées. La responsabilité, c'est d'abord celle d'un modèle de domination coloniale qui a conduit à la monoculture. Aujourd'hui, ce sujet oblige la République, car chacun sait qu'un tel scandale dans l'hexagone aurait été géré bien autrement et avec plus de célérité.

« Seule solution »

Mais le point le plus emblématique de son rapport concerne l'indemnisation des victimes. Nicolas Sansu reprend la proposition d'un fonds sur le modèle de celui de l'amiante, avec une contribution financière des grands producteurs de bananes. Selon lui, c'est la seule solution pour renouer un lien de confiance entre l'État et les populations.

L'indemnisation proposée à ce jour par le biais du Fonds d'indemnisation des victimes de pesticides ne répond en rien à la quête légitime de réparation des populations antillaises. Face à cet échec, je propose d'avancer dans le chemin de la réparation par la création d'un fonds d'indemnisation spécifique, le cas échéant, géré par un établissement public indépendant sur le modèle du FIVA, donc les victimes de l'amiante, en partie financé par une augmentation de la taxe sur les produits phytopharmaceutiques et la création d'une contribution spécifique sur le chiffre d'affaires des gros producteurs de bananes, offrant ainsi une réparation intégrale pour toutes les victimes de maladies liées aux chlordécone, qu'elles soient professionnelles ou environnementales, ainsi que pour l'ensemble de leurs ayants droit.

Pour le député du Cher, seule cette mesure permettra de rétabli le lien de confiance entre l’État et les populations antillaises.


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