Censurer ou négocier ? Les députés de la gauche ultramarine sont divisés

Par 16/01/2025 - 07:06

Le gouvernement Bayrou va faire face à sa première motion de censure ce jeudi 16 janvier, qui a été déposée par La France Insoumise après le discours de politique générale du Premier ministre. Si elle a peu de chance d'aboutir, elle pourrait acter la division au sein du Nouveau Front Populaire, avec des désaccords sur la méthode, notamment dans les rangs ultramarins.

    Censurer ou négocier ? Les députés de la gauche ultramarine sont divisés

Clairement, il y a désormais deux gauches à l'Assemblée nationale. Celle qui votera la motion de censure de ce jeudi, incarnée par LFI, les Écologistes et le groupe GDR, qui compte beaucoup d'Ultramarins, dont le président de la Délégation Outre-Mer, le Guyanais Davy Rimane, qui reconnait la division qui couve au sein du NFP.

Je vais censurer, car on ne peut pas continuer comme ça. Le NFP devra statuer. Soit nous sommes des composantes unies et on fait face ensemble, ou soit on va à des rendez-vous chacun de son côté pour dire qu'on va arriver à un consensus final. Pour moi, cela n'a pas de sens.

Car du côté des Socialistes, l'incertitude demeure. Partagés, entre une volonté de négocier des avancées, et un gouvernement qui ne convainc pas, voire agace la porte parole du groupe Béatrice Bellay.

Ce n'est pas satisfaisant, c'est une réalité, mais à notre sens, les négociations doivent continuer. Il y a une réalité, c'est que nous n'avons pas la majorité absolue, donc il y a, non pas des compromis, mais des consensus à faire pour faire avancer la cause des pays des océans.

En perspective notamment, la loi vie chère qui sera présentée dans la niche socialiste du 23 janvier, et puis la garantie d'une mission Outre-Mer rehaussée, comme confirmé par Manuel Valls ce mercredi soir lors de la reprise d'examen du PLF au Sénat.

Patience fragile

Au niveau national, d'autres avancées ont été actées et soulignées par le PS. Le Premier ministre a promis de revenir sur les suppressions de postes dans la fonction publique et a ouvert la voie à un nouvel examen parlementaire du projet de réforme des retraites.

Mais tout cela reste fragile et ce sont les textes budgétaires qui détermineront le seuil de patience pour de nombreux membres du groupe Socialistes et Apparentés de l'Assemblée, comme Christian Baptiste.

Dès lors qu'ils restent flous, nous affirmons notre opposition, mais en étant ouvert à la discussion. Notre limite sera le budget.

Négocier ou censurer, le NFP bat de l'aile à l'Assemblée, avec ses composantes qui se divisent, au point de s'accuser mutuellement d'être le dindon d'une farce politique que M. Baptiste résume ainsi.

Le dindon de la farce, pour l'instant, c'est le peuple. Personne ne gagne et le peuple ne se retrouve pas dans cette affaire. C'est là le problème !

Si le gouvernement ne devrait pas tomber ce jeudi, la menace d'une censure n'est pas dissipée, car tout recours au 49-3 pourrait à nouveau l'enclencher. C'est tout l'équilibre difficile que doit bâtir ce gouvernement pris dans l'étau de l'instabilité, il faudra donc réussir à ménager les susceptibilités jusque-là. 


Tags

À lire également