Ce qu'il faut retenir de l'entretien d'Emmanuel Macron sur la réforme des retraites

Par 22/03/2023 - 08:38 • Mis à jour le 22/03/2023 - 14:53

Durant 35 minutes, le président de la République a justifié sa réforme des retraites tout en réaffirmant son soutien à Elisabeth Borne.

    Ce qu'il faut retenir de l'entretien d'Emmanuel Macron sur la réforme des retraites

Réforme « nécessaire »

Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi que sa réforme très contestée des retraites était "nécessaire" et devait "entrer en vigueur d'ici la fin de l'année", lors d'un entretien télévisé sur TF1 et France 2.  

"Cette réforme, elle est nécessaire. Ça ne me fait pas plaisir, j'aurais voulu ne pas la faire, mais c'est pour ça aussi que j'ai pris l'engagement de la faire", a déclaré le chef de l'Etat, en souhaitant son entrée en vigueur "d'ici la fin de l'année" pour que "1,8 million de retraités commencent à être augmentés d'environ 600 euros par an en moyenne".

Le président de la République, qui fait face à une contestation politique et syndicale toujours plus soutenue depuis l'adoption de la réforme par le 49.3, a par ailleurs considéré que "le projet de toutes les oppositions et de tous ceux qui s'opposent" à la réforme, "c'est le déficit", qu'il a comparé à une "formule magique".

"Qu'est-ce que c'est le déficit?", a interrogé le Emmanuel Macron. "Ça veut dire, de fait, que vous choisissez de faire payer vos enfants parce que, aujourd'hui, vous refusez de décider avec clarté et courage", a-t-il poursuivi.

 

Condamnation des violences

Alors que de nouveaux rassemblements ont été organisés mardi soir contre la réforme dans plusieurs grandes villes françaises, théâtre pour certaines d'entre elles, dont Paris, de tensions entre forces de l'ordre et manifestants, "on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions", a fait valoir le chef de l'Etat.

"Quand les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, quand le Brésil a vécu ce qu'il a vécu (...), je vous le dis très nettement", a-t-il appuyé, en dénonçant chez des manifestants des "groupes qui utilisent la violence". "On ne tolèrera aucun débordement", a-t-il encore prévenu.

Le président a assuré reconnaître la "légitimité" des syndicats, tout en regrettant que ces derniers " n'aient pas proposé de compromis ". " S'organiser, se rassembler pour dire on est contre, c'est légitime ".

 

" Sentiment d'injustice "

Interrogé sur les reproches quant à l'absence de contribution des entreprises au financement des retraites, Emmanuel Macron a soutenu " entendre le sentiment d'injustice ". Ce à quoi il a pointé des doigts " ces entreprises qui réalisent des super-profits au point de racheter leurs actions ". Rappelant avoir déjà mis en place un dispositif de taxation des énergéticiens, il a annoncé avoir demandé à son gouvernement de travailler à ce que les entreprises qui réalisent des profits conséquents puissent mieux les " partager " avec leurs salariés.

Sur l'emploi, le président a annoncé sa volonté de faire revenir ceux qui en sont éloignés, tout en " renforçant les droits et devoirs des bénéficiaires du RSA ".

 

 

Travail et pénibilité 

C'était un sujet attendu et le président n'y a pas dérogé, affichant sa volonté de prendre à bras-le-corps la question des carrières professionnelles, des fins de carrières et de la reconversion. " Mais qu'on soit bien clair, le problème ne se pose pas à 62 ou 64 mais dès 55 - 58 ans. Il y a beaucoup de métiers où, à partir de 50 ans, on doit se reconvertir.

Sur la rémunération et le grief que " le travail ne paye pas assez ", Emmanuel Macron a reconnu un travail à engager par le gouvernement afin d'apporter une réponse à " toutes ces branches où les métiers sont insuffisamment payés " et qui " continuent à avoir des salaires inférieurs au minimum légal ". " Nous avons commencé avec les Assises du travail mais on doit rendre ce travail plus concret dans les semaines à venir ".

 

Soutien à Elisabeth Borne

Emmanuel Macron a exclu tout remaniement, toute dissolution et tout changement de 1er Ministre. Il a confirmé tout son soutien à Elisabeth Borne, précisant d'ailleurs lui avoir demandé de travailler à un programme législatif en lien avec les présidents de l'Assemblée et du Sénat mais aussi de " continuer à élargir la majorité ".

Pour lui, la méthode n'est pas à revoir, même s'il appelle à réengager le dialogue avec l'ensemble des élus et des partenaires sociaux  "qui le souhaitent ".

Tout en confiant vouloir " réagencer les choses " sur le calendrier, il a confirmé que la loi immigration, " sans doute avec plus de textes ", arriverait dans plusieurs jours.

 

Trois grandes priorités 

Si, au final, le président de la République n'est que peu revenu sur le fonds de la réforme des retraites se contentant d'expliquer que cette réforme qui " ne lui fait pas plaisir " était " nécessaire ", il a terminé son entretien en pointant ses trois grandes priorités : "le plein emploi et la réindustrialisation du pays" , avec un cap pour 2030, l' "ordre républicain" avec le renforcement des forces de sécurité, des effectifs de magistrats ou de greffiers et trois thématiques englobant l'école, la santé et l'écologie.

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