Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse d’Emmanuel Macron
Le président de la République a donné une conférence de presse ce mardi 16 janvier, soit une semaine après la nomination de Gabriel Attal comme Premier ministre. École, sécurité, travail, progrès, technologies, natalité... Emmanuel Macron a détaillé le projet de réarmement annoncé lors de ses vœux de Nouvel An. Voici ce qu’il faut en retenir.
Le président de la République a tenu un propos liminaire avant de répondre aux questions de la centaine de journalistes présents à l’occasion de sa troisième conférence de presse devant la Nation. Esquissant un bilan de plus de 6 ans en tant que chef de l’État, Emmanuel Macron a dit vouloir « dire au pays d’où nous venons et où nous allons ».
Plusieurs thématiques ont été abordées, permettant au président de faire quelques annonces. Il a particulièrement mis l'accent sur l’éducation et l’école.
« L’école, l’école, l’école »
Emmanuel Macron a dit vouloir que les maitres soient mieux formés et mieux payés. L’éducation civique à l’école sera accentuée avec un « volume horaire doublé avec en appui les grands textes fondateurs de la nation ». On note également plus de place pour la culture et le sport avec notamment, le théâtre qui fera son entrée obligatoire au collège et le retour de l’histoire de l’art dès la rentrée prochaine au collège et au lycée.
La tenue unique sera expérimentée dans une centaine d’établissements volontaires et pourra être généralisée après évaluation du dispositif. Il a aussi évoqué la mise en place de cérémonie de diplôme dès 2026. Le chef de l’État a aussi indiqué qu’il était important de mieux contrôler les usages de l’écran des enfants selon les recommandations d’experts consultés la semaine dernière.
Par ailleurs, il a annoncé la généralisation du service national universel en seconde et le retour de l'apprentissage de la Marseillaise à l'école.
Assurer l’ordre
Préoccupation majeure des Français : le président a souligné que le contrôle des frontières en France comme en Europe était capital. Tout comme la lutte contre les incivilités pour lesquelles il annonce un doublement de la présence policière dans nos rues. Le rétablissement de l’ordre devrait aussi passer par la lutte contre la drogue qui prend de plus en plus de place au-delà des grandes villes. Cela passera notamment par le plan de lutte contre les narcotrafiquants : « place nette ». 10 opérations de ce type seront menées chaque semaine. À cela s’ajoute la poursuite de la lutte contre l’islamisation radicale.
Produire davantage et relancer l’emploi
Rappelant le constat fait depuis la crise Covid, avec une dépendance trop prononcée de la France, Emmanuel Macron a affirmé : « Nous devons accélérer dans le réarmement académique, scientifique, industriel et agricole » ne plus compter sur les autres puissances. Pour lui, il faut produire l’intelligence dans nos universités, et poursuivre les investissements commencés à travers les réformes engagées qu’il faut accélérer. Comparant la France et l’Europe à la Chine et les États-Unis, il reconnaît un retard à rattraper et, pour ce faire, il veut simplifier les procédures françaises.
Ceux qui font ces complexités protègent des rentes, statuts et situations établies et nous ne pouvons plus nous le permettre
Il souhaite faciliter les embauches : la « France du bon sens plutôt que des tracas ».
Face à un manque de main-d’œuvre dans divers secteurs, le président a annoncé un acte 2 de la réforme du travail de 2017. Celle-ci devrait permettre la formation dans les secteurs qui recrutent et en lien avec les métiers en création. Le tout, avec des accompagnements en matière de logement et de transport. Un durcissement a aussi été annoncé avec « des règles plus sévères quand des offres d'emploi sont refusées ».
L'objectif de ces futures mesures est d'atteindre le plein emploi, objectif fixé à horizon 2027 et correspondant à un taux de chômage de 5% contre 7,4% actuellement.
Relance de la natalité
Après l’allongement du congé paternité, Emmanuel Macron a annoncé la création d’un nouveau « congé de naissance qui viendra remplacer le congé parental actuel ». Il s’agirait d’un congé « mieux rémunéré » pour les deux parents de 6 mois, soit plus court que le congé parental actuel.
Il sera plus court que le congé parental actuel, qui peut aller jusqu'à trois ans et qui éloigne beaucoup de femmes du marché du travail, a observé le chef de l'État.
Relancer la natalité passera également par un grand plan de lutte contre l’infertilité qui progresse en France. Au cours des dernières décennies, la fréquence de l'infertilité masculine et féminine n’a cessé d’augmenter. Quelque 3,3 millions de Français seraient aujourd'hui directement touchés.
Le nombre de naissances a reculé de 6,6% en France en 2023, passant sous la barre symbolique des 700.000 pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Une France plus juste
« La France sera plus forte » et plus juste, a indiqué le président qui déplore un « déterminisme social et familial » pour lequel il n’a toujours pas « radicalement changé les choses ». Emmanuel Macron veut mettre fin à ces inégalités de départ basé sur les origines, lieux de vie, ou encore nom de famille. Emmanuel Macron a dit vouloir mettre fin aux injustices.
Améliorer les services publics
Démarches administratives, déserts médicaux, Emmanuel Macron a annoncé vouloir améliorer les services publics et les simplifier. Il souhaite que les médecins puissent consacrer plus de temps à leur patient et que les médecins étrangers soient régularisés. De plus, il a parlé de la fin des doublons administratifs avec la simplification des règles.
Une baisse d’impôts
Enfin, interrogé sur le pouvoir d’achat, Emmanuel Macron a indiqué que la baisse d'impôts de 2 milliards d'euros qu'il envisage pour les classes moyennes aurait lieu dès 2025.
On aura entre autres, dans notre trajectoire financière, deux milliards de baisses d'impôts sur nos compatriotes qui sont dans ces catégories en 2025.
Cette mesure est envisagée depuis le printemps 2023, mais son timing exact avait évolué au cours des mois, avec une possibilité qu'elle soit repoussée en fin de quinquennat.
Emmanuel Macron a affirmé que le prix de l'électricité allait « revenir dans la norme », tout en affirmant qu'il resterait « substantiellement inférieur » à ce qui est payé par le consommateur chez nos voisins européen, en Allemagne, en Espagne, en Italie.
Une fois la conférence de presse terminée, après 2h15 d'échanges, le chef de l’État a assuré qu'il répondrait prochainement aux questions qui n'ont pas pu être posées.