Airbags Takata : l'État impose des mesures fortes face à une crise de sécurité persistante
Face à l’ampleur et à la lenteur de la campagne de rappel des airbags défectueux de la marque Takata, le gouvernement change de braquet et impose aux constructeurs de proposer à leurs clients des solutions de mobilité lorsque la réparation de leur véhicule nécessite une immobilisation supérieure à 15 jours.
Cette annonce intervient le jour même de la publication d’un rapport accablant de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD), missionnée en janvier dernier par le ministre des Transports Philippe Tabarot. L’arrêté fixe également une date butoir : l’ensemble des rappels obligatoires devra être achevé d’ici fin 2026.
Selon les chiffres communiqués à la mi-juin, quelque 2,5 millions de véhicules sont encore concernés par cette campagne en France, dont 1,7 million frappés d’une interdiction de circuler (« stop drive »). Le rapport de l’IGEDD souligne la gravité de la situation : "des ruptures mortelles auront encore lieu à l’avenir", alertent les inspecteurs, qui estiment que tous les airbags Takata présentent un défaut de conception.
À LIRE AUSSI - Airbags Takata : des opérations de détection dans des centres commerciaux
Un dispositif de rappel défaillant
L’Outre-mer concentre une partie des difficultés les plus aiguës : impossibilité de contacter certains propriétaires, défaut de communication ou encore absence de garages agréés pour effectuer les réparations. Dans ces territoires, le manque de réactivité des usagers — souvent liés à une méconnaissance du danger ou à l’impossibilité d’immobiliser leur véhicule — complique la campagne.
Le rapport formule une quinzaine de recommandations destinées à améliorer l’efficacité des rappels. Parmi elles : la mise à jour du système d’immatriculation, l’intégration des airbags dans les procédures d’homologation des véhicules, la création d’un système de vigilance automobile avec un rôle accru des pouvoirs publics, ou encore le renforcement du contrôle technique pour qu’il joue un rôle d’alerte.
Les inspecteurs proposent également d’interdire la revente des véhicules soumis à une procédure de « stop drive » sans qu’une réparation ait été effectuée. À défaut, leur circulation pourrait être interdite après une ultime notification restée sans effet.
À LIRE AUSSI - Airbags Takata: un distributeur automobile mis en examen pour blessures involontaires, une première








