Airbags Takata : des députés demandent une commission d'enquête sur la campagne de rappel
L'Assemblée Nationale va se prononcer dans les semaines à venir sur l'opportunité d'ouvrir une enquête sur le scandale des Airbags Takata. L'instance devrait concentrer ses travaux sur les défaillances de la campagne de rappel pour ne pas entraver les actions judiciaires en cours.

Une commission d’enquête parlementaire, c'est ce que demandent les députés Max Mathiasin de Guadeloupe et Karine Lebon, députée de la Réunion, concernant le scandale des airbag Takata.
Alors en quoi cette commission d’enquête sera-t-elle plus efficace face aux actions et campagnes de rappel déjà menées ? Il s’agit avant tout de prévenir d’autres scandales selon Karine Lebon. Elle était l'invitée de l'émission Parlons Vrai ce vendredi matin :
Une commission d'enquête doit s'étaler en plus sur six mois. Si elle est votée à la Conférence des présidents le 1ᵉʳ avril, qu'elle est discutée en séance le 5 avril, elle va être mise en place assez rapidement et on aura six mois pour rendre les travaux. Mais ces six mois là, ils serviront plutôt pour d'autres scandales industriels pour éviter qu'on se retrouve dans la même situation que les airbags takata. Je crois que c'est important pour les familles des victimes d'apprendre que finalement les personnes qui leur sont chères ne sont pas mortes ou n'ont pas été blessées pour rien. Parce que tout ce qu'on va faire, c'est éviter qu'il y ait de nouveaux blessés et de nouveaux morts
Pas d'entrave aux actions judiciaires
Une commission d’enquête parlementaire à ne pas confondre avec les actions judiciaires en cours. Néanmoins, Karine Lebon assure que le besoin de réparation est totalement légitime pour les victimes et familles de victimes.
Une commission d'enquête, elle ne doit pas frayer avec le judiciaire. En d'autres termes, s'il y a des affaires en cours, la commission d'enquête ne peut pas porter sur les affaires en cours. C'est pour ça qu'on a axé cette commission d'enquête sur les dysfonctionnements de la campagne de rappel et pas sur les responsabilités dans la mort ou dans les blessures de telle ou telle personne. Donc, les actions judiciaires, elles, pourront tout à fait se conduire en parallèle. Parce que j'ai échangé avec une famille de victime qui me disait vous savez combien vaut la vie de ma fille ? 20 000 €. "Et encore il faut que je prouve que j'ai eu, que je suis affecté". Vous vous rendez compte de l'ignominie de la situation ?
15 décès en France dont 14 en Outre-mer sont attribués aux dysfonctionnement des airbags Takata.