Ouverture à Créteil du procès des 11 policiers jugés pour trafic de cocaïne depuis la Guyane
Un procès pour trafic de stupéfiants d'une ampleur peu commune s’est ouvert ce lundi (3 mars), au tribunal de Créteil. Onze fonctionnaires guyanais de la police aux frontières sont sur le banc des prévenus.
Onze fonctionnaires de la police aux frontières (PAF), sont jugés en ce moment au tribunal de Créteil.
Ils sont mis en cause avec neuf autres personnes pour avoir monté une filière d'importation de cocaïne entre Cayenne et Paris.
Un maillon faible
Tous Guyanais et âgés de 21 à 35 ans, les membres de cette filière présumée expliquent avoir agi sous de multiples pressions.
Pour Me Sarah Desmoulins, l'avocate de Kevin A., ancien fonctionnaire aujourd'hui mis en cause et incarcéré, ces policiers ont même été visés, parce qu'ils étaient un maillon faible :
On a des niveaux de salaires qui ne sont pas adaptés et une vie qui est très chère. Et en Guyane, les gens le mesurent peu depuis la Métropole, il y a la proximité avec des pays comme le Suriname et un accès à la cocaïne qui rend les choses plus faciles. Malheureusement, c’est une réalité.
« Les trafiquants se sont adaptés au terrain »
Tout en reconnaissant leur part de responsabilité, la défense des policiers estime que le système de lutte contre la drogue a été défaillant dans son ensemble, comme l’explique Me Sarah Desmoulins :
Dans le cadre du contrôle 100 % qui a été mis en place à l’aéroport, les trafiquants, et je ne parle pas des gens qui sont dans le box, mais de ceux qui sont au-dessus, ont été obligés de s’adapter. A partir du moment où des process ont été mis en place pour empêcher le passage des mules, les trafiquants ont cherché à quel endroit ils avaient les bonnes personnes qui pouvaient intervenir et continuer à faciliter le passage des mules. Ils se sont adaptés au terrain.
Le procès de la filière de cocaïne de la police aux frontières guyanaise est prévu pour durer 15 jours au tribunal de Créteil.








