Éric Koury, l'ancien patron d'Air Antilles, poursuivi pour escroquerie et travail dissimulé
Le procès d'Éric Koury s'est tenu ce mardi (18 mars) devant le tribunal correctionnel pointois. Le jugement sera rendu en mai. L'ancien patron d'Air Antilles est soupçonné d'escroquerie aggravée et de travail dissimulé durant la crise Covid en 2020. Il aurait indûment touché des aides de l'État pour un total estimé à plus de 3 millions d'euros.

Éric Koury s’est expliqué depuis 8h30 sur des présumées fraudes. Durant la crise sanitaire en 2020, il aurait, alors qu’il n’était pas censé diriger le groupe CAIRE, ordonné de mettre l’ensemble du personnel d’Air Antilles (Guadeloupe et Martinique) et Air Guyane, au chômage partiel et ce afin de bénéficier des aides de l’État proposées dans l’urgence du confinement.
Au total, des déclarations évaluées à plus de 3 millions d’euros. Or, malgré ce dispositif destiné aux salariés, ces derniers continuaient de travailler à plein temps, d’où un préjudice financier énorme pour les organismes publics.
Des salariés qui travaillent quand même
Il y aurait eu aussi des heures supplémentaires non payées, d’où l’infraction de travail dissimulé reprochée. L’enquête ouverte par les gendarmes aériens de Guyane, avait ensuite été transmise aux militaires du Raizet.
Plusieurs témoignages sont venus accabler le prévenu de 62 ans. Éric Koury était selon eux, bel et bien le gérant « de fait », malgré la présence d'un président.
Une gestion « tyrannique », une « dictature » avec des « relations anxiogènes » dénoncées par certains. La responsable des ressources humaines a d’ailleurs fait une dépression par la suite.
Un management « tyrannique »
« Il décidait de tout avec souvent des mots crus voire vulgaires. Cet exemple, il aurait répondu à une personne qui s’était plainte, « Si tu veux manger sur le trottoir, continue comme ça ».
Le mis en cause a tout nié, indiquant qu’il intervenait en tant que simple « conseil » car actionnaire. Pour les parties civiles, l’escroquerie aggravée est avérée. L’URSSAF, l’ASP (Agence de Service de Paiement de l’État) et le syndicat du personnel en sont convaincus.
Des captures d'échanges à charge
Idem pour le Parquet qui a détaillé chaque déposition et autres éléments à charge. Des échanges WhatsApp où Éric Koury se montrait autoritaire, seul décideur donc.
Il a requis 2 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire, obligation de rembourser les sommes perçues. La partie ferme pourra être aménagée. Mais aussi 100.000 euros d’amende à payer et interdiction de gérer pendant 3 ans.
Les avocats de la défense venus de Paris ont tenté de démontrer l’innocence de leur client. La décision a été mise en délibéré au 20 mai. Pour eux, rien n'a été démontré, Éric Koury est innocent. Maître Blaise Guichon :
Nous sommes très sereins. Je pense qu'on a fait un vrai travail de fond pour démontrer que ça ne tenait absolument pas, bien sûr. L'enquête n'a fait aucune étude sérieuse dans ce dossier-là. Et donc nous attendons la décision sans aucune difficulté, en toute sérénité. Il n'y a pas d'escroquerie. Il n'y a pas de travail dissimulé non plus.