Enquête pour "discrimination" et "harcèlement moral" chez Rent A Car
Une enquête a été ouverte en mai dernier par le parquet de Bobigny et confiée au commissariat de Saint-Denis. Le conseil des Prud'hommes a aussi été saisi.
Selon le journal 20 Minutes, c'est un employé antillais qui a dénoncé ces faits et porté plainte contre son responsable de secteur. Salarié depuis sept de l'entreprise de locations de voitures, c'est après sa mutation en janvier 2017 dans une agence du département que sa situation serait devenue intenable. Le gérant aurait en effet décidé qu'il ne ferait que le nettoyage, la préparation des véhicules, l'écartant sciemment du comptoir d'accueil et de tout lien avec le public, contrairement à ce que son contrat de travail prévoyait. La raison ne fait aucun doute pour le plaignant : sa couleur de peau. Ce que confirme l'une de ses collègues, qui assure de son côté que le supérieur hiérarchique lui parlait "comme si c'était son esclave" et considérait que "le noir doit rester derrière pour laver les véhicules". Dans l'extrait d'une conversation téléphonique enregistrée en cachette, on peut d'ailleurs entendre les mots "négro" et "débile" qui semble viser le salarié.
De son côté, la société Rent A Car a réagi dans un communiqué de presse ce mardi. L'entreprise déclare "prendre acte de ce dossier qui s'inscrivait jusqu'alors dans le cadre d'un litige prud'homal" mais qui "prend dorénavant une tournure à caractère pénal". "L’entreprise souhaite apporter tout son concours afin que la lumière soit pleinement faite sur ce dossier. Elle considère cependant devoir raison garder et adopter une réserve de rigueur à ce stade", peut-on encore lire.
L'entreprise tient également à rappeler qu'elle a mené une enquête interne dès que le l'employé a fait remonter les faits dont il aurait été victime. Cette enquête n'aurait pas mis en avant d'intention discriminatoire mais une "sanction disciplinaire" avait tout de même été prise à l'encontre du responsable. "Sachant que les mots peuvent être violents et faire mal, l’entreprise ne peut que réprouver les propos blessants reportés dans l’enregistrement incriminé", réagit encore la direction.
Rent A Car estime enfin que selon les résultats de l'enquête en cours, elle en "tirera les conséquences et pourra être amenée à prendre toutes mesures nécessaires -disciplinaires ou autres- à l’encontre du salarié ou du responsable du secteur".
Une première audience prud'homale est prévue en septembre prochain.