Décès de Micheline Myrtil après 10h d’attente aux urgences, l’AP-HP jugé pour homicide involontaire

Par 27/11/2025 - 05:58 • Mis à jour le 27/11/2025 - 11:37

Le procès de l’affaire Micheline Myrtil doit s’ouvrir ce jeudi 27 novembre au tribunal judiciaire de Paris. Cette Martiniquaise de 55 ans était décédée en décembre 2018 sur un brancard des urgences de l’hôpital Lariboisière, après avoir attendu près de dix heures sans voir un médecin.

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Tribunal judiciaire de Paris - Archive RCI

Deux jours de procès pour revenir sur les circonstances qui ont conduit au décès de Micheline Myrtil, admise aux urgences de l’hôpital Lariboisière le 17 décembre 2018. Elle avait été installée sur un brancard dans un couloir, où elle serait restée plusieurs heures sans prise en charge médicale, avant d’être retrouvée morte au petit matin.

L’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) est poursuivie en tant que personne morale pour homicide involontaire. Le service de santé avait rapidement reconnu des dysfonctionnements dont la saturation du service d’urgences et un afflux exceptionnel de patients cette nuit-là.

La famille dénonce un manquement professionnel

La famille de Micheline Myrtil, représentée par Maître Arneton, conteste cette version et retient plutôt l’hypothèse d’une négligence médicale. La patiente, admise pour des douleurs aux mollets et des céphalées, n’aurait été examinée que par une infirmière vers 19h.

Elle aurait ensuite été appelée vers minuit, mais sous une mauvaise orthographe, Mytail au lieu de Myrtil. Ne répondant pas à cet appel, le personnel l’aurait considérée comme partie du service, avant de découvrir son décès vers 6h du matin, probablement lié à un œdème pulmonaire. Elle n’aurait jamais vu de médecin.

Un revirement du parquet

Dans ce dossier, le parquet avait d’abord estimé que le procès devait se tenir, avant de se rétracter en juillet 2024. Il a jugé que le lien de causalité entre l’organisation du service et le décès n’était pas suffisamment établi. Le juge d’instruction avait cependant décidé de renvoyer l’affaire devant la justice pour des « manquements » potentiels.

Sauf nouveau renvoi, le tribunal judiciaire de Paris devra donc déterminer, d’ici vendredi, si la responsabilité de l’AP-HP est engagée dans la mort de Micheline Myrtil.


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