Boucher guadeloupéen agressé à Paris : du sursis requis
Deux militants antispécistes comparaissaient devant la 23ème chambre du Tribunal Correctionnel de Paris.
Lors de l'audience ce mardi, Pierre-Antoine et Ludivine, 21 et 30 ans, ont reconnu à la barre avoir jeté du faux sang mais nié toute violence. Le couple, qui n'est pas connu des services de police et aux casiers judiciaires vierges, a expliqué avoir rejoint une action lancée sur Facebook mais tous deux ont assuré ignorer qu'elle allait viser un boucher bio, qu'elle n'était pas déclarée et ont regretté les dégradations commises. Compte tenu de leurs déclarations et de leurs profils, le parquet a souhaité des "peines d'avertissement", de 3 à 6 mois avec sursis avec une interdiction de séjour sur les lieux pendant un an. "La difficulté dans ce dossier c'est que pour la défense d'une cause, on se retrouve devant le tribunal correctionnel et c'est déjà discréditer un peu ses convictions", a déclaré la représentante du ministère public.
Le 4 mai dernier, les deux prévenus -avec une dizaine de personnes-, avaient mené une action contre un boucher bio dans un marché parisien du Xème arrondissement. Du faux sang avait ainsi été jeté sur Steevens Kissouna et sur son étal, gâchant toute sa marchandise. Une altercation avait ensuite éclaté et l'artisan, qui affirme avoir reçu des coups, s'était vu prescrire 7 jours d'ITT. "Ça y est, les vegans ont blessé un boucher, nous avons passé un degré", a estimé l'avocate du guadeloupéen, maître Kalfon. "On peut défendre une cause noble mais pas dans la violence".
De son côté, l'avocat de la défense a demandé la relaxe pour ses clients, arguant de leur militantisme "non violent" et d'un certain manque de certitudes dans le dossier.
La décision a été mise en délibéré au 25 juin prochain.