[AUDIO ] Procès des attentats janvier 2015 : le combat d'une mère

Par 17/12/2020 - 09:16 • Mis à jour le 17/12/2020 - 09:18

Des peines de 4 ans de prison à la réclusion criminelle à perpétuité ont été prononcées hier à l'encontre des accusés jugés pour complicité et pour soutiens logistiques à divers degrés. Pour la mère de Clarissa Jean-Philippe, c'est une nouvelle étape qui a été franchie.

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Marie-Louisa Jean-Philippe, la mère de Clarissa, a voulu assister aux audiences (©AD)

A la sortie de la salle d'audience, au terme d'un procès hors norme qui aura duré plus de trois mois, Marie-Louisa Jean-Philippe, vêtue de noir et blanc, est épuisée mais soulagée. "On est soulagés de voir les peines qu'ils ont donné, c'est convenable, on a souffert pour savoir", souffle-t-elle, aux côtés de ses avocats et de sa sœur Sonia Justine.

Cette dernière n'a pas la même opinion sur le verdict. "Moi je ne suis pas satisfaite car 30 ans ce n'est pas assez, j'aurais voulu la perpétuité", explique-t-elle à propos de la peine prononcée à l'encontre du principal accusé, Ali Riza Polat, reconnu coupable de complicité.


 

Des proches soudés dans leur quête de vérité et de justice


La famille de Clarissa Jean-Philippe, malgré une audience qui a débuté en septembre avant d'être suspendue pendant plusieurs semaines, a tenu bon. Installés dans la principale salle, les proches se sont relayés pour suivre les débats, écouter les interrogatoires des accusés, les experts, revivre dans la douleur les récits des faits.

Le 18 septembre dernier, Marie-Louisa a montré toute sa détermination en venant à la barre, pour parler de sa fille qui lui manque tant depuis bientôt six ans, "pour qu'on ne l'oublie pas".

Malgré "l'angoisse, la peur" qui la tient, cette mère courage n'a rien lâché pour tenter de comprendre pourquoi Clarissa a perdu la vie alors qu'elle intervenait sur un banal accident de circulation ce 8 janvier 2015, croisant la route du terroriste Amedy Coulibaly. Les débats n'auront pas permis d'avoir toute la vérité ni sur les attaques, ni sur les responsabilités, mais pour l'une de leurs avocates, Maître Edwige, il y a une place particulière qui a été faite à Clarissa au cours de ce procès, désormais inscrite dans l'Histoire  : "Les motivations du verdict font état d'une place d'héroïne car elle est reconnue comme celle qui a sauvé une école juive". Et pour Maître Hatchi, "cette famille va pouvoir commencer à se reconstruire".

Marie-Louisa Jean-Philippe a désormais une hâte : retourner en Martinique. "C'était très long, je suis partie depuis le 15 septembre de chez moi alors ma famille me manque, je suis soulagée que ce soit terminé", explique-t-elle avant d'ajouter  :  "J'espère qu'ils ne vont pas faire appel".

Mais quelques minutes plus tôt, Maître Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat, annonçait que son client allait "évidemment" faire appel de sa condamnation.

 

 

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