Emeutes de décembre 59 et de mai 67 : le rapport Stora charge l'Etat
Par Karl LORAND
23/11/2016 - 18:24
• Mis à jour le 18/06/2019 - 15:17
Antilles
La commission temporaire d'information de recherche historique pour l'Outre-mer a remis son rapport mardi (22 novembre 2016) à Ericka Bareights, ministre de l'Outre-mer. Présidée par Benjamin Stora, la commission met notamment en cause le rôle de l'Etat dans la répression violente des émeutes de décembre 1959 en Martinique et de mai 1967 en Guadeloupe. L'accident d'avion de juin 1962 en Guadeloupe a également été passé au crible.
Le paradoxe de ce rapport historique commandé par l’Etat, c’est qu’il est
à charge contre l’Etat. Les répressions des émeutes des années 1959 à 1967
dans les Départements Français d'Amérique sont sévèrement analysées.
"Quand on écoute les témoignages, quand on regarde les archives et qu'on
voit les chaines de commandement au niveau de l'Etat, ce ne sont pas des
comportements démocratiques classiques. En même temps le contexte de
l'époque, la guerre d'Algérie et la nécessité de maintenir l'ordre à tout
pris sont à prendre en compte. Cela n'excuse pas ce qui s'est passé",
a commenté Benjamin Stora, le président de la commission.
Ce qui s’est passé à Fort-de-France en décembre 1959, c’est le sujet de prédilection de l’historien martiniquais Louis-Georges Placide depuis près de 50 ans, qui a fait évoluer sa réflexion durant ses trois années de travaux. "J'ai une autre manière de présenter les choses. Et si je devais revenir sur l'ouvrage que j'ai déjà présenté sur décembre 59, il est évident que le nouveau travail serait enrichi de cette expérience merveilleuse faites avec d'autres historiens", a-t-il déclaré lors de la remise de ce rapport.
Des historiens guadeloupéens et guyanais, mais aussi hexagonaux ont travaillé sur ces trois évènements qui ont marqué l'histoire contemporaine des relations entre les Outre-mer et l'Etat. "Il faut que ça apaise les mémoires. Que les gens puissent s'exprimer. Il y a une peur terrible qui s'est abatue sur les Antilles en 1967 notamment", a observé Michelle Zancarini-Fournel, de l’université de Lyon, qui espère le rapport suscitera le débat.
Mise en place en avril 2014, la commission Stora avait pour mission de faire la lumière sur les émeutes de 1959 à Fort-de-France qui avaient conduit à la mort de trois personnes, sur les émeutes de mai 1967 en Guadeloupe dont le bilan le plus précis mais toujours discuté fait état de 87 morts et sur le crash d'un Boeing de la compagnie Air France le 22 juin 1962 à 25 kilomètres de l'aéroport du Raizet. Le rapport de 100 pages produit par la commission est disponible en cliquant ici.
Karl Lorand et Eric Dupuis
Ce qui s’est passé à Fort-de-France en décembre 1959, c’est le sujet de prédilection de l’historien martiniquais Louis-Georges Placide depuis près de 50 ans, qui a fait évoluer sa réflexion durant ses trois années de travaux. "J'ai une autre manière de présenter les choses. Et si je devais revenir sur l'ouvrage que j'ai déjà présenté sur décembre 59, il est évident que le nouveau travail serait enrichi de cette expérience merveilleuse faites avec d'autres historiens", a-t-il déclaré lors de la remise de ce rapport.
Des historiens guadeloupéens et guyanais, mais aussi hexagonaux ont travaillé sur ces trois évènements qui ont marqué l'histoire contemporaine des relations entre les Outre-mer et l'Etat. "Il faut que ça apaise les mémoires. Que les gens puissent s'exprimer. Il y a une peur terrible qui s'est abatue sur les Antilles en 1967 notamment", a observé Michelle Zancarini-Fournel, de l’université de Lyon, qui espère le rapport suscitera le débat.
Mise en place en avril 2014, la commission Stora avait pour mission de faire la lumière sur les émeutes de 1959 à Fort-de-France qui avaient conduit à la mort de trois personnes, sur les émeutes de mai 1967 en Guadeloupe dont le bilan le plus précis mais toujours discuté fait état de 87 morts et sur le crash d'un Boeing de la compagnie Air France le 22 juin 1962 à 25 kilomètres de l'aéroport du Raizet. Le rapport de 100 pages produit par la commission est disponible en cliquant ici.
Karl Lorand et Eric Dupuis