Un surveillant de prison d'origine martiniquaise agressé à son domicile
L'agression à son domicile d'un surveillant pénitentiaire provoque la colère de FO Justice. Le syndicat dénonce un climat particulièrement dangereux.
Un surveillant de prison d'origine martiniquaise a été agressé jeudi soir à son domicile de Montreuil (Seine-Saint-Denis) par trois individus armés, a annoncé samedi le parquet de Bobigny à l'AFP, confirmant une information d'Europe 1.
"A 22H45, plusieurs individus, trois, ont participé à l'agression du surveillant pénitentiaire à son domicile," a indiqué le ministère public.
Les agresseurs, "masqués, avaient une arme de poing" en leur possession quand ils sont entrés chez l'agent qui travaille à la prison de la Santé, à Paris.
L'agent victime, né en 1983, a été blessé par "plusieurs coups au visage", et sa conjointe, née en 1989, "est choquée mais pas blessée, selon les informations transmises par le parquet de Bobigny qui précise qu'"aucune autre personne n'était dans le logement au moment des faits."
Avant de quitter l'appartement, les agresseurs ont proférés "des menaces en lien avec le travail de l'agent", a ajouté le parquet sans davantage développer sur la teneur des propos tenus.
Une enquête a été ouverte pour violences et menaces avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique et confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. Aucune arrestation n'a encore eu lieu.
Sur une courte vidéo de l'agression que l'AFP a pu consulter, on aperçoit un homme s'avançant dans un couloir vers une silhouette masquée avant d'être ramené au sol par une femme qui hurle "Au secours" puis "Arrêtez" à plusieurs reprises.
A l'image, apparait ensuite très brièvement une main tenant une arme, vraisemblablement tenue par l'auteur de la vidéo.
Le spectre d'Incarville
Dans un communiqué, le syndicat FO Justice rapporte que les agresseurs auraient sonné au domicile de l'agent pénitentiaire avant d'y entrer de force. L'un des individus se serait servi de la crosse de son arme pour faire tomber la victime au sol.
Pour Didier Kandassamy, secrétaire général adjoint FO Justice Paris, en charge des Outre-Mer, il faut adresser un message de fermeté face à ces actes
Ce ne sont pas des cas isolés. Il y a eu pas mal d'intimidation. Vous avez vu les tirs sur les murs des prisons. Nous avons eu des collègues aussi quand ils sont rentrés chez eux, qui ont été agressés. Non, ce ne sont pas des cas isolés. La pénitentiaire en dérange. Ils veulent toucher une institution, ils veulent intimider une institution pénitentiaire. Ils veulent un rôle crucial. Vous savez, le trafic en détention, est bien réel, il existe. Par le biais des téléphones, Certains aussi continuent à faire leur trafic par ce biais. L'administration est bien consciente. C'est pour ça que nous développons aussi tous nos moyens de lutte en partenariat, bien entendu avec la police, le parquet. Nous attendons une réaction forte
"Après le drame d’Incarville en mai dernier, la menace sur le personnel est de plus en plus violente, désormais, la voyoucratie n’a plus de limites", déplore l'organisation syndicale.
Le 14 mai, deux agents de l'Administration pénitentiaire avaient été tués et trois autres blessés lors de l'attaque ultra violente de leur fourgon au péage d'Incarville (Eure) pour libérer un détenu multirécidiviste, Mohamed Amra, impliqué dans des trafics de stupéfiants.
Il est toujours recherché ainsi que ses complices, en France et à l'étranger.