« Brutal et violent », le cyclone Garance fait trois morts à La Réunion
Le cyclone Garance continue de produire ses effets sur le territoire de La Réunion. Les premières images donnent une idée de la violence du phénomène qui a causé la mort d'au moins trois personnes, selon un bilan très provisoire.

Le cyclone Garance a fait trois morts à la Réunion, selon un bilan encore provisoire, à 18h30, indique la préfecture.
Un peu plus tôt, le décès d'un homme dans un incendie d'origine électrique à La Réunion avait été annoncé, portant, alors, à deux le nombre de décès lors du passage vendredi sur l'île de l'océan Indien du cyclone Garance, a indiqué la préfecture.
Le préfet de La Réunion avait déjà recensé le décès d'une femme à Saint-Denis, emportée par les eaux. Une personne est également portée disparue à Trois Bassins, commune de l'ouest de l'île, selon la préfecture.
Les circonstances exactes de décès ne sont pas encore déterminées à ce stade. Cette femme pourrait avoir été victime de la chute d'un arbre, a précisé une source proche de l'enquête, alors que le cyclone continuait de frapper vendredi l'île,
Le cyclone Garance, "brutal et violent" selon les mots du préfet de La Réunion, continuait de frapper vendredi l'île, repassée en alerte rouge après la levée de l'alerte violette à 12hlocales, et où parfois des torrents d'eau dévalaient les routes en pente.
"Le cyclone est encore présent et continue de frapper La Réunion", a commenté le préfet Patrice Latron lors d'un point presse à la mi-journée, ajoutant qu'aucune victime n'était à déplorer à ce stade.
"Ce phénomène a été plus violent que Belal", a-t-il affirmé. Ce cyclone intense qui s'était abattu sur La Réunion le 15 janvier 2024 avait provoqué la mort de quatre personnes et fait 100 millions d'euros de dégâts, selon les chiffres de France assureurs.
"Les vents les plus destructeurs s'éloignent. Le préfet lève l'alerte violette. L'alerte rouge perdure et le confinement reste obligatoire", avait posté sur X la préfecture du département de l'océan Indien à 12h locales (9h à Paris).
Des rues totalement inondées
Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent des rues totalement inondées avec parfois des torrents d'eau dévalant les pentes, notamment à Saint-Denis et à Saint-André (est de La Réunion).
🔴 Saint- Denis, quartier de la Providence
— younous omarjee (@younousomarjee) February 28, 2025
Après les vents destructeurs, les inondations et torrents de boue #garance pic.twitter.com/trzy9pYm9g
D'autres vidéos montrent des voitures emportées. "J'ai vu ma voiture se faire retourner par le torrent sous mes yeux, je ne pouvais rien faire", se désole Adrien, un habitant de Saint-André qui ne donne que son prénom. "Elle avait à peine deux ans et je n'ai pas fini de la payer. Je ne sais pas du tout combien l'assurance va me rembourser", s'inquiète-t-il.
« Rafales à 230 km/h »
Garance "a atterri à 10H00 (7H00 à Paris) sur le nord de l'île de la Réunion, à proximité de Sainte-Suzanne (commune de l'est) au stade de cyclone tropical", a indiqué Météo France dans bulletin publié à 13H00 locales.
"Le cyclone tropical est ressorti sur mer au large de Saint-Louis (commune du sud) et s'éloigne graduellement de l'île ce (vendredi) après-midi", ajoutent les météorologues.
Pendant son passage, Météo-France a relevé des rafales de vent soufflant à 214 km/h à l'aéroport situé au nord de l'île et de 230 km/h sur le piton Sainte-Rose à l'extrême est.
🌀 Le cyclone Garence a frappé de plein fouet la Réunion ce vendredi matin. Les vents ont atteint 214 km/h à Saint-Denis ! Images de Sainte-Rose. (© Oldsong974) pic.twitter.com/lkZwHXvnWj
— Météo Express (@MeteoExpress) February 28, 2025
"Des vents forts de 100 à 150 km/h sont encore possibles sur les hauts du sud-ouest. De très fortes pluies orageuses concernent encore une grande partie de l'île", détaille le bulletin de Météo France.
Les conditions vont rester très dégradées sur l'ensemble de l'île toute la journée de vendredi, particulièrement sur la région nord-ouest de l'île, préviennent les météorologues.
"Même Belal ne nous avait pas tapés comme ça", confie par téléphone à l'AFP Marie Rose Gaze, 61 ans, encore sous le choc.
"Derrière ma baie vitrée, je voyais tout un tas de trucs qui volaient de l'immeuble d'en face. Il y avait des paraboles, des séchoirs, et même des bouts de ciment, à un moment je me suis dit +tout l'immeuble va descendre+", a déclaré cette habitante de Saint-Denis, le chef-lieu de La Réunion, résidant au troisième étage.
« Jamais vu ça »
"L'eau a commencé à tomber du plafond d'un coup, je n'avais encore jamais vu ça", s'est exclamé Laurent Hoareau, 37 ans, un habitant de Saint-Leu, au sud de l'île. "C'est entré dans ma cuisine, dans la salle à manger, dans la chambre de mon fils", a-t-il énuméré. Il est monté sur son toit sous une pluie diluvienne pour déboucher ses gouttières: "Je me suis retrouvé devant une piscine", a-t-il raconté par téléphone.
A 13h locales, 180 000 foyers étaient sans électricité et 80.000 foyers sans accès à l'eau, selon la préfecture. Quelque 114.000 abonnés n'ont plus accès à la téléphonie mobile et 176 relais téléphoniques sont tombés.
"C'est la première fois que je vis un cyclone aussi puissant et c'est aussi la première fois que j'ai aussi peur", a témoigné dans la matinée Vincent Clain, un habitant de Sainte-Marie, dans une île habituée aux événements climatiques.
"Dans le jardin, les vents ont déraciné un cocotier et un arbre à litchis, j'ai vraiment cru qu'il allait tomber sur la maison", a relaté ce père de famille de 45 ans.
"J'avoue que j'ai un peu peur", a également confié à l'AFP par téléphone Aline Ethève, une habitante de Sainte-Suzanne.
La Réunion avait été placée de 9h à 12h locales en alerte violette, le plus haut niveau qui implique le confinement strict de tous, population, forces de l'ordre et services de secours.
Près de 100 militaires de la sécurité civile (Formisc) et sapeurs-pompiers sont prêts à venir de Mayotte en renfort, dès que la situation le permettra. Et 100 renforts sont préparés à partir de l'Hexagone.