François Bayrou annonce un troisième plan sargasses pour renforcer la lutte contre les algues brunes
La France va lancer un troisième plan de lutte contre la prolifération des sargasses, ces algues brunes aux émanations toxiques qui envahissent le littoral des Antilles, a annoncé lundi le Premier ministre François Bayrou.
A l'occasion d'un comité interministériel de la mer à Saint-Nazaire (ouest), François Bayrou a précisé que ce plan contre les sargasses, qui "défigurent nos côtes dans les Antilles, empêchent la baignade, rendent impossible la vie des riverains", sera "lancé dans les mois qui viennent".
Il sera axé notamment sur "le soutien à la collecte et à la destruction de ces algues, ce qui passe par le recours accru à des navires" appelés "sargator, capables de collecter seize tonnes d'algues par heure", "à des grues et à des barges de stockage dédiées", a-t-il détaillé.
Outre-mer: "La lutte contre les sargasses est un axe prioritaire", déclare François Bayrou, qui annonce un 3ème plan de lutte #BFM2 pic.twitter.com/2Mo5zT9CLx
— BFMTV (@BFMTV) May 26, 2025
En amont, il aura été établi un bilan du plan actuel pour "pérenniser" les actions qui ont "montré leur efficacité", a précisé une source gouvernementale.
Depuis près d'une quinzaine d'années, ces algues brunes envahissent les littoraux des Caraïbes mais aussi de Guyane, d'Amérique centrale, du Golfe du Mexique, de la Côte d'Ivoire, du Bénin ou du Togo.
Alors que la science tâtonne encore sur les causes du phénomène, les sargasses étouffent la biodiversité et ont des impacts sanitaires ainsi qu'économiques et touristiques.
Elles salissent plages et ports, bloquent parfois l'accès des bateaux, mais surtout dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements.
En pleine mer, elles ne sont pas nocives et servent au contraire de refuge à des poissons ou crustacés.
Pêche illégale et économie bleue
Pour la Guyane c'est la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée qui va s'intensifier. Les procédures pour détruire les bateaux qui se livrent à cette activité vont être simplifiées.
L'intégration des drones dans l'action de police en mer est aussi prévue. Il faut des réponses ambitieuses, coordonnées et concrètes, affirme Matignon.
En matière de formation, l'exécutif veut pérenniser celles existantes et soutenir les projets prêts à démarrer, notamment dans les territoires d'Outre-Mer où il y a urgence, selon Matignon. Le déficit d'offre de formation initiale maritime empêche de développer l'économie bleue, tout particulièrement en Guyane et en Polynésie française, estime le gouvernement.
Enfin, le Comité interministériel de la mer a aussi acté la réflexion sur le développement de l'éolien à La Réunion et affirme ne pas oublier le domaine maritime dans la reconstruction de Mayotte, post-Chino.








