Une doctorante de l'Université des Antilles récompensée au concours « Ma thèse en 180 secondes »
Une pensionnaire de l'Université des Antilles a remporté le Prix du Public de ce concours national, dont la finale se déroulait ce jeudi à l'Opéra de Rennes. La Guadeloupéenne Vanessa Hatchi a convaincu les spectateurs avec ses travaux sur les thérapies de l'AVC en milieu tropical. Sandra Roche, autre doctorante de l'UA, était aussi finaliste.
Ils étaient 16 finalistes venus de toute la France et ses Outre-Mer à se livrer à cet exercice difficile de vulgariser sa thèse en 180 secondes, devant un public et des milliers d'internautes qui suivaient l'événement en direct sur YouTube. Issus des sélections régionales, 54 doctorants avaient participé aux demi-finales nationales, jusqu'à réduire les candidats à 16, dont deux pensionnaires de l'Université des Antilles.
Vanessa Hatchi et Sandra Roche n'ont pas su convaincre le jury, qui décernait trois prix lors de cette finale, mais la première a reçu les faveurs du public, pour son plus grand bonheur.
Je voulais au moins avoir un des prix. Je suis fière de représenter la Guadeloupe. Savoir faire comprendre notre sujet à un public c'est compliqué. Réduire 600 pages en trois minutes, c'est encore plus compliqué. Encore pire, c'est de devoir vulgariser devant un grand public. C'était un honneur de le faire et c'est un exercice que je recommande à tout le monde.
En deuxième année de doctorat, Vanessa Hatchi travaille sur le thème de “L'influence de l'heure de la journée sur la capacité d'imagerie motrice en milieu tropical”, l'imagerie motrice étant utilisée dans la thérapie des personnes touchées par un AVC, ce qui a été le cas de son père, elle espère sensibiliser plus largement sur le traitement de ces accidents dans l'effort de rééducation.
Cela me permet de voir que mon discours a touché et que le sujet intéresse. C'est un sujet que je voulais traiter depuis longtemps, même avant que mon père tombe malade. Je n'ai pas forcément de connaissance en neuroscience à la base, je suis en Staps, je travaille beaucoup sur de la biologie, sociologie, psychologie, donc c'est un autre travail pour moi. Cela permet d'ajouter des lignes au CV, mais j'ai surtout cherché à gagner de l'expérience pour savoir captiver un public.
#MT180 ? Les spectateurs ont voté ! Félicitations à Vanessa HATCHI qui reçoit le prix du public de la finale nationale #MT180 2023 ? pic.twitter.com/ClSfMymfqB
— MT180 (@MT180FR) June 8, 2023
Guadeloupéenne également, Sandra Roche est en dernière année de doctorat en électrochimie et devrait soutenir en septembre sa thèse sur le thème "Valorisation en charbon actif des algues Sargassum et Turbinaria et comparaison avec les déchets lignocellulosiques pour une application en électrochimie".
Son objectif étant de faire du fléau des sargasses une opportunité pour le développement de composants de haute technologie.
Je suis très reconnaissante d'être là. J'en ressors grandie. J'ai pris plaisir sur scène et je me suis donnée à fond. Même s'il n'y a pas de prix, on était 54 au début, faire partie des 16 finalistes, c'est juste ''Wow''!
Sandra Roche espère aussi avoir su sensibiliser le grand public national à cette problématique des sargasses encore méconnue dans l'Hexagone.
Je me sens comme cette voix de la Guadeloupe et de la Martinique qui porte cette problématique qu'on rencontre tous les ans depuis 2011. Il faut trouver des solutions, je sais que la vidéo de mon pitch va tourner et mon discours sera entendu par beaucoup de monde, donc j'ai rempli ma mission.
Le premier prix du concours 2023 de "Ma thèse en 180 secondes" a été remporté par Camille Lakhlifi, de l'Université Paris Cité pour sa thèse intitulée : « Capacités métacognitives des cliniciens : quels liens entre la justesse objective des choix des (futurs) médecins et leurs jugements subjectifs de confiance dans leurs connaissances et leurs décisions dans l’incertitude ? ». Elle représentera la France lors de la finale internationale qui aura lieu au Maroc cette année.