[VIDEO] À Paris, l'épicerie antillaise Bo Kay Max en grande difficulté : « On a perdu près de 250 000 euros »
Institution culinaire antillaise depuis les années 1960 à Paris, l’épicerie-traiteur Bo Kay Max traverse une période critique. Fermetures prolongées, travaux imprévus, dettes : Cédric Aratus, son gérant, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme.
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Depuis plus de 60 ans, Bo Kay Max fait vibrer le quartier de Ménilmontant au rythme des saveurs antillaises. Rhum arrangé, sauce chien, fruits à pain, colombo, boudins, glaces maison ou bananes jaunes : cette épicerie-traiteur est un repère incontournable pour les amateurs de cuisine créole.
Mais depuis bientôt un an, la boutique emblématique tire la langue. La faute à une série d’imprévus qui ont mis à mal son équilibre économique.
Fermeture prolongée, pertes lourdes : un coup dur
En avril 2024, la boutique est contrainte de fermer temporairement pour des travaux imposés par le propriétaire, censés durer un mois. Mais le chantier s’éternise selon Cédric Aratus, gérant du lieu.
On devait fermer un mois selon le propriétaire car le bâtiment avait besoin d’être restauré, notamment le sol pour les fondations. Mais finalement, en mai, le proprio nous annonce qu’il faut attendre que tout sèche… Résultat : on a fermé presque trois mois. Cette fermeture nous a fait perdre environ 250 000 euros de chiffre d’affaires.
Pour rebondir, l’équipe tente de relancer la machine en diversifiant l’activité. Un projet de restaurant voit le jour, pensé comme une extension du magasin. Mais là encore, la malchance frappe.
On a voulu innover, créer un espace où les gens pourraient s’asseoir et manger sur place. On a mis 80 000 euros pour aménager le restaurant… Et là , on découvre qu’il y a de l’amiante dans les murs. Aujourd’hui, on n’a toujours pas de cuisine.
Malgré tout, Cédric Aratus garde espoir. Si les travaux reprennent sans encombre, le restaurant pourrait accueillir une cinquantaine de couverts dès juin 2025.
Assurance absente, solidarité présente
Autre désillusion : l’assurance n’a débloqué aucune aide pour couvrir une partie des pertes.
En fait, on ne coche pas leurs cases. On paie une assurance toute l’année et au moment où on a besoin d’eux, ils nous disent : "Ce n’est ni un dégât des eaux, ni une inondation, ni un vol… donc on ne peut rien faire pour vous"
Dans ce contexte tendu, la solidarité s’est invitée dans l’histoire. Un voisin et ami antillais, touché par les difficultés de l’établissement, a prêté 50 000 euros pour soulager la trésorerie et permettre le versement des salaires. Une belle générosité que le responsable a rapidement remboursé.Â
Depuis la réouverture, les clients sont toujours au rendez-vous. Mais, au vu de la longue facture, le combat est loin d’être terminé.Â
Aujourd’hui plus que jamais, Bo Kay Max a besoin de ses clients pour survivre. Située à Ménilmontant, la boutique reste ouverte du mardi au samedi et propose également la commande à distance via son site internet.
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