Une conjoncture très fragile pour les économies d’Outre-Mer, selon l’IEDOM
L'Institut d'Emission d'Outre-mer a présenté hier (mercredi 24 avril) le bilan 2023 des économies d’Outre-mer et les perspectives de 2024.
L’inflation a ralenti mais la conjoncture est encore très fragile. Voilà le constat dressé hier par l'IEDOM, l'Institut d'Emission d'Outre-mer, qui présentait son point annuel sur la situation des économies ultramarines.
Conférence de presse annuelle IEDOM-IEOM : Parer les chocs et trouver un chemin de croissance durable.
— IEDOM-IEOM (@IEDOM_IEOM) April 25, 2024
Retrouvez le bilan 2023 des économies d’Outre-mer et les perspectives 2024 : https://t.co/5iH2djTge3 pic.twitter.com/3i8aHdXI4i
Pour son président Ivan Odonnat, il faut aussi prendre en compte les chocs externes subis par chaque territoire, qui viennent s'ajouter au contexte international. Mouvements sociaux, évènements climatiques, crise de l'eau...
L'inflation ralentit. C'est vrai en Martinique, c'est vrai en Guadeloupe, c'est vrai ailleurs. Cela s'explique. Vous avez d'une part la composante énergie qui est mieux contenue. Les prix alimentaires restent très dynamiques avec un rythme annuel de croissance de l'ordre de 8-10%.
Mais ce qui demeure surtout, aux Antilles comme ailleurs, c'est une situation où les niveaux de prix, comparés à ce qu'on peut observer dans l'Hexagone, restent sensiblement supérieurs, ce qui pèse sur le panier de consommation des ménages. Quand vous avez une tempête ou un cyclone, on sait très bien, même si ce sont des situations temporaires qu'on maîtrise bien grâce aux dispositifs d'alerte et de secours, que ça a un impact sur l'activité. De façon plus ou plus ou moins importante selon les zones et l'intensité des événements. Ça, c'est une première caractéristique. On observe, malheureusement, des défaillances qui peuvent être assez spectaculaires d'entreprise. C'est le cas avec l'opérateur Air Antilles. Évidemment, cela a des conséquences sur le trafic aérien, le fret et la capacité, finalement, des territoires à communiquer, à échanger entre eux
L'emploi salarié en hausse, sauf en Martinique
Les prix et les coûts de crédits restent élevés, un taux de chômage toujours important et des défaillances d'entreprises sont, en effet, en augmentation, observe l'IEDOM.
Dans son analyse, l'Institut indique aussi que l'emploi salarié a progressé en Outre-mer, à l’exception de la Martinique où il a diminué.
Selon Ivan Odonnat, il faut surtout prendre en compte le contexte démographique marqué par une diminution de la population que connaît également la Guadeloupe.
Je ne vais pas être négatif. Il y a ce qu'on observe qui n'est pas spécialement réjouissant. À savoir une montée des défaillances d'entreprise, qui ne sont pas nécessairement des cessations d'activité. Le terme défaillance d'entreprise recouvre la notion de redressement et de liquidation judiciaire. Cela dénote une dégradation du tissu économique, de l'activité économique et de la santé des entreprises. Quand on essaie de traduire l'impact que cela peut avoir sur l'évolution des effectifs salariés, clairement on observe d'ores et déjà des effets négatifs dans deux secteurs principalement, celui de la construction et celui du commerce. Tout cela annonce un début d'année difficile qui pourrait se prolonger. La voie de sortie ou la lueur à l'horizon, je crois qu'elle existe, mais on ne parle pas de solution facile avec un impact immédiat. On parle de la nécessité d'engager un ensemble d'actions qui me paraissent nécessaires pour créer ce que j'appelle les conditions de la compétitivité, de l'attractivité