Importation des marchandises : la grève dans les ports français impacte les Antilles

Par 09/03/2025 - 08:05

Les importateurs et chargeurs des Antilles et de la Guyane lancent « un cri d’alarme et d’alerte » sur les conséquences de la grève perlée dans les ports de l’Hexagone pour les entreprises ultramarines et l’activité en général.

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Photo d'illustration

La grève perlée dans les ports de l’Hexagone commence à inquiéter les chargeurs et importateurs en Outre-Mer.

Depuis le début de l’année, les ouvriers dockers contestent la réforme des retraites et entendent infléchir la décision du gouvernement.

Conséquences directes : un certain nombre de conteneurs sont laissés à quai, sans certitude sur leur date de prise en charge. D’autres sont déroutés dans d’autres ports, ce qui augmente les coûts.

À cause de cette situation qui perdure, les entrepôts et zones de stockage sont plein à craquer.

Jean-Claude Florentiny, secrétaire général du groupement des importateurs antillais et directeur du cabinet d’expertise GSL (Global Services Logistics), analyse cette situation comme une « double peine » pour les territoires d’Outre-Mer, avec des retards et des hausses de prix à redouter.

Ça nous oblige à trouver des parades, à passer, par exemple, par Dunkerque si le port du Havre est fermé, mais le souci, c’est que nous ne sommes pas prévenus à temps. Nous subissons cette situation. À partir du moment où on a un conteneur dérouté ou laissé à quai, il y aura des répercussions directes, sur les prix mais aussi sur la gêne occasionnée et toute la chaîne d’approvisionnement qui est affectée 

Les impacts de cette grève perlée concernent tous types de produits : matériels médicaux, matériaux de construction, alimentaire… « Et il n’y a aucune priorisation dans la prise en charge, donc c’est tout le monde qui est pénalisé ».

Une situation qui devient problématique

Aux Antilles, dans des territoires aux économies fragiles qui dépendent à plus de 80% des importations, la situation pourrait vite devenir problématique. D’autant que la mobilisation semble aller crescendo.

Cette semaine, le port du Havre n’a pas été desservi et, la semaine prochaine, deux journées « Ports morts » sont annoncées.

Les importateurs antillais lancent « un cri d’alerte et d’alarme ». Selon Jean-Claude Florentiny, les petites entreprises de Martinique et Guadeloupe, celles qui n’ont pas de capacité de stockage, sont les premières pénalisées par ce mouvement.

Ça a bien sûr des répercussions directes sur nos activités d’importation, de distribution et quel que soit le secteur d’activité. Cela pénalise, évidemment, en priorité, les petits car, souvent, ils n’ont pas de stock. Donc des petits retards générés par un retard de bateau, par une omission d’import, ça a des répercussions directes sur l’activité. On appelle à ce que ce mouvement s’arrête mais, surtout, à ce que le gouvernement prenne la mesure des répercussions sur nos activités antillo-guyanaises 

 


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