La commission sur la vie chère en Outre-mer constate la complexité du sujet

Par 14/04/2023 - 11:11 • Mis à jour le 14/04/2023 - 22:29

Les acteurs de la chaîne des prix aux Outre-mer mais aussi des intervenants extérieurs sont auditionnés depuis la mi-mars. Les parlementaires constatent la complexité du dossier mais aussi un certain flou.

    La commission sur la vie chère en Outre-mer constate la complexité du sujet

Hier, les membres de la commission d'enquête sur le coût de la vie dans les collectivités d'Outre-mer ont multiplié les entretiens. Ils ont ainsi entendu certains transporteurs maritimes. Ont également été auditionnés François Huyghues Despointes, président du Syndicat des distributeurs et grossistes alimentaires de Martinique (SDGA) et président du directoire du groupe Société antillaise frigorifique (SAFO) ainsi que Max Dubois, le très médiatique ex-conseiller du ministre délégué aux Outre-mer.

Pendant 25 minutes, le président du SDGA a présenté les causes du différentiel entre les Antilles-Guyane et l'Hexagone, la situation concurrentielle sur les marchés de gros et de détails et terminé par les solutions identifiées mais aussi les difficultés de mise en application. En Martinique, selon la dernière étude de l'Insee en 2015, l'écart était de 12% au global et 38% sur l'alimentaire. 

Pour François Huyghues Despointes, une problématique commune à tous les territoires ultramarins réside dans « le couple éloignement géographique / taille de marché restreinte ».

Son intervention complète ici :

C'est la cinquième fois que la commission se réunissait en un mois. Un rythme soutenu mais pas suffisant pour certains députés. "Ça n'avance pas suffisamment vite", a commenté hier le député de la Martinique et rapporteur de la commission, Johnny Hajjar.

Au moins 30% plus cher dans l'alimentaire

Depuis les premières séances de cette commission, il y a un mois, le parlementaire n'a pas hésité à bousculer certains de ses interlocuteurs. Réponse fuyante, éléments non fournis ou divergence d'opinion, il a souvent déploré un manque de transparence.

Il ne faut pas se limiter aux interventions. L'important, c'est la récolte des informations qu'on va transformer en connaissances. Et une fois qu'on aura les bonnes connaissances, produire les bons éléments qui nous permettront de déterminer les mécanismes. Je reste pleinement confiant, même si nous sommes à la moitié du chemin. Il reste des grands groupes à interroger et ça va être capital, mais on a déjà une idée des différents mécanismes, donc maintenant, on va les objectiver davantage

En tout cas, certaines conclusions transpirent déjà, comme la concertation défaillante des acteurs de contrôle et de répression des mauvaises pratiques. Mais pour ce qui est des mécanismes des prix, un flou demeure. Au sein de la commission, on observe aussi une grande complexité.

C'est le point de vue du président de la commission d'enquête, le député Renaissance, Guillaume Vuilleté :
 

Personne ne doit attendre de cette commission d'enquête qu'elle trouve la formule magique qui permette brusquement de faire en sorte qu'il y ait un niveau des prix et qu'il soit brusquement ramené au niveau de celui que l'on trouve dans l'Hexagone. Donc, on débroussaille le sujet, on commence à identifier les choses. On n'aura pas de formule magique à la fin pour dire comment tout résoudre, mais je pense qu'on aura des pistes pour pouvoir faire évoluer les choses

Il ne reste plus qu'à espérer qu'on y verra un peu plus clair dans les prochaines semaines, car si aucun acteur ne semble assumer sa responsabilité dans la vie chère, les chiffres sont sans appel. Les prix de l'alimentaire sont plus de 30% plus élevés aux Antilles-Guyane par rapport à la moyenne nationale.


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