La banane de Guadeloupe perdra-t-elle 2 millions d’aide au profit de la Martinique ?
L’aide européenne du POSEI à la banane antillaise pourrait être amputée de 2 millions d’euros au profit de la diversification agricole en Martinique. Les producteurs guadeloupéens crient à l’injustice.
Les planteurs de banane en Guadeloupe ne décolèrent pas.
Le gouvernement Bayrou a pris la décision de transférer 2 millions d’euros du programme européen POSEI, initialement destiné à la filière banane antillaise, vers le soutien à la diversification agricole, mais en Martinique.
La conséquence serait une perte sèche de 500 000 euros par an pour les producteurs guadeloupéens.
Cette décision jugée injuste et déséquilibrée a été prise à la demande du président de la collectivité territoriale de Martinique, Serge Letchimy, suite au protocole de lutte contre la vie chère.
« C’est une enveloppe antillaise »
Francis Lignières, le président de la SICA LPG (Les Producteurs de Banane de Guadeloupe), rappelle que c’est une enveloppe antillaise, avant tout.
Ce n'est pas une enveloppe Martinique, c'est une enveloppe antillaise. Nous, producteurs guadeloupéens, nous allons devoir donner, chaque année, un demi-million d'euros à une production de diversification de la Martinique. Nous n'avons rien contre le fait que le président de Région, que la Région de Martinique aide ses producteurs. Mais on ne peut pas aujourd'hui faire une ponction d'un demi-million d'euros sur les planteurs de la Guadeloupe. La filière banane de Guadeloupe traverse les pires difficultés. Vous êtes au courant du problème de la cercosporiose noire, de l'explosion des intrants, toutes les difficultés qui s'amoncèlent sur la production agricole, pas seulement la banane. Je rappelle que la Guadeloupe, c'est 80 % de petits producteurs de moins de 10 hectares. On ne peut pas aujourd'hui cautionner un tel prélèvement sans avoir consulté officiellement le groupement que je représente.
« Est-ce que l’Etat va tenir ses engagements ? »
Francis Lignières précise qu’un courrier d'un ex-premier ministre, M. Barnier, garantissait qu'il n'y aurait aucun prélèvement sur l'enveloppe des producteurs guadeloupéens. Il se demande aujourd'hui, compte tenu de la situation politique de la France, si l'Etat va tenir ses engagements.
Les planteurs sont au travail. Je rappelle que la Guadeloupe, quand même produit son quota, elle n'a pas démérité, malgré toutes les contraintes que nous subissons. Vous savez que nous avons des contraintes pour les molécules, pour traiter la cerco noire. Nous avons des contraintes pour pouvoir occuper le marché français où la banane de Guadeloupe et de Martinique a été élue le meilleur fruit de l'année par les consommateurs de l'Hexagone. Donc, on ne peut pas aujourd'hui prendre une telle décision. Je rappelle également que nous avons un courrier d'un ex-premier ministre, M. Barnier, qui nous garantissait qu'il n'y aurait aucun prélèvement sur l'enveloppe des producteurs guadeloupéens. Nous avons ce courrier et je me pose la question à savoir est-ce que l'État, avec ce nouveau gouvernement, va tenir ses engagements.








