Examen des comptes de GBH : le tribunal met sa décision en délibéré au 4 avril
Le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France a examiné ce matin (jeudi 13 février) le dossier des assignations du Groupe Bernard Hayot à publier ses comptes sociaux et ses comptes consolidés. La décision sera rendue début avril.

En marge du mouvement contre la vie chère, plusieurs citoyens ont assigné le Groupe Bernard Hayot devant le tribunal mixte de commerce de Fort-de-France, lui demandant de se conformer aux obligations légales. C’est-à-dire de publier ses comptes auprès du greffe du commerce, afin de les rendre accessibles au grand public.
Après plusieurs renvois du dossier, GBH a fini par publier ses comptes sociaux puis ses comptes consolidés fin janvier, pour les exercices 2019 à 2023. Le dossier revenait donc ce matin, devant le tribunal mixte de commerce.
Pour Me Renaud Portejoie, à l’origine de l’assignation initiale pour le compte de quatre « citoyens lanceurs d’alerte », il s’agit de « mettre un terme à une opacité économique et financière »
« On va chercher les marges arrières », Me Portejoie, avocat à l'origine de l'assignation
« Les choses ont changé depuis qu’on a initié cette procédure. Nous avons réussi à les faire plier », estime-t-il, même s’il regrette le « mépris » affiché, en faisant allusion au temps nécessaire pour obtenir la publication des comptes.
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Sauf que, pour lui, le compte n’y est toujours pas :
J’ai l’impression qu’on a fait un bricolage comptable pour réaliser la publicité de ces comptes consolidés. Il y a des polices différentes, une pagination inexistante. Sont-ils fidèles et sincères ? On n’a pas les moyens pour l’instant de tout vérifier mais on a noté des premières erreurs à la lecture
Il explique aussi, qu’à la lecture des différents documents, il n’a pas trouvé le montant des marges arrières. « Il n’y a que la marge commerciale. Les marges arrières n’y sont pas mais on va continuer à les chercher ».
« Beaucoup de bruit pour rien », pour l'avocate de GBH
C’est ensuite à l’une des avocates du Groupe Bernard Hayot d’intervenir. « J’ai envie de dire qu’il y a beaucoup de bruit pour rien », commence Me Murielle Renar-Legrand
On nous a demandé de publier, on l’a fait ! On nous a rabat les oreilles avec d’autres procédures. Pour elle, le débat est clos. Mais non, on veut continuer et faire partie de cette entreprise de déstabilisation de GBH
Selon l’avocate du groupe, « GBH est un bouc émissaire contre la vie chère ».
On le met en avant au lieu de pointer du doigt l’Etat. Il faut arrêter et se poser les bonnes questions. GBH n’est pas en situation de monopole ni dans la grande distribution ni ailleurs
Elle avance quelques chiffres et indique notamment que GBH emploie 2500 salariés en Martinique, à titre direct.
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Déplorant un « GBH Bashing », elle soutient que c’est GBH qui a sauvé le Tour des Yoles Rondes l’an dernier, que c’est GBH qui alimente la Banque Alimentaire.
Décision en avril
L’avocate demande le rejet de l’ensemble des demandes des requérants. Le tribunal mixte de commerce met sa décision en délibéré au 4 avril.
Au cours de cette nouvelle audience sur les comptes de GBH, le tribunal a également entendu les assignations d'autres plaignants, comme l'humoriste Dieudonné, qui a également demandé la publication des comptes de GBH.
Il est défendu par le Bâtonnier, Me Georges-Emmanuel Germany :