Un film documentaire sur l'histoire de l'esclavage projeté au Sénat
Le film de fiction documentaire « La couleur de l'esclavage », réalisé par le Martiniquais Patrick Baucelin, a été diffusé dans la salle Clémenceau du Sénat ce lundi 13 mai. Cette projection a été organisée dans le cadre du mois des mémoires.
En ce mois de mai consacré aux commémorations de l'esclavage, de la traite et des abolitions, le Sénat accueillait ce lundi soir la projection du film de fiction documentaire « La couleur de l'esclavage », réalisé par le Martiniquais Patrick Baucelin, sur proposition du sénateur Frédéric Buval. La soirée s'est tenue sous le patronage du président du Palais du Luxembourg, Gérard Larcher, qui s'est félicité de ce travail de transmission dans un courrier lu en préambule de la diffusion, même si ce dernier n'était pas présent.
Sortie en fin d'année dernière, cette œuvre retrace, par la mise en scène d'acteurs, le parcours des esclaves et les conditions de vie, ainsi que l'organisation, dans les plantations. Elle a déjà reçu une cinquantaine de prix, notamment à l'international, lors de festivals cinématographiques.
Patrick Baucelin s'est réjoui de cette réception critique et de cette diffusion au Sénat.
En toute modestie, c'est certainement le film documentaire mi-fiction le plus historique, avec des figurants, je peux même dire des acteurs et des actrices qui jouent tellement bien, ce sont des bénévoles, mais le rendu est extraordinaire ! J'ai voulu faire un film qui raconte tout, je pense que c'est important, je raconte les faits et les gens sont contents, ça manquait. Cela fait quelque chose et ça fait du bien, malgré la souffrance.
Une transmission primordiale
Pour le sénateur martiniquais Frédéric Buval, qui organisait à cette occasion l'une de ses premières manifestations publiques depuis son élection au Palais du Luxembourg en septembre dernier, cette transmission des mémoires est primordiale.
Il faut avancer et commémorer. Cela va nous servir à progresser, car il ne faut pas qu'on oublie. L'oubli c'est ce qui va nous faire du tort. Auparavant, il n'y avait pas de trace de l'esclavage dans les manuels d'histoire, donc il est important que les jeunes générations puissent s'approprier cette histoire dramatique, car demain matin ce sont eux qui seront les acteurs et il faut qu'ils soient préparés à cela. Pourquoi dire ce qu'il s'est passé en 14/18 et 39/45 et occulter la traite des esclaves, c'est fondamental, c'est la naissance d'un peuple antillais.