« Paris noir » : l'expo événement de Beaubourg

Par 20/03/2025 - 07:03 • Mis à jour le 20/03/2025 - 09:09

L'exposition « Paris noir, circulations artistiques et luttes anticoloniales », visible jusqu'à fin juin au Centre Pompidou, retrace la présence dans la capitale de 150 artistes dans la seconde moitié du XXème siècle. Beaucoup de leurs créations n'avaient jamais été montrées au public.

    « Paris noir » : l'expo événement de Beaubourg

Au 6ème étage du grand bâtiment tant décrié, la vue est à couper le souffle. D'un côté des vitres, Paris se dévoile. De l'autre, à l'intérieur, ce sont les œuvres qui font voyager le visiteur dans une quinzaine de salles, sur 2000m², à travers un Paris multiculturel où les artistes noirs ont pu exprimer leurs histoires, leurs luttes, affirmer leurs idées et leurs identités.

Parmi les artistes exposés, de nombreux antillo-guyanais. « Ces œuvres ultramarines sont très présentes dans l'exposition parce que c'est une histoire française, parce je pense qu'il faut les préserver aujourd'hui en priorité », nous explique Eva Barois de Caevel, commissaire associée.

Nous sommes très heureux d'avoir fait beaucoup d'acquisitions ultramarines. Ce sont des artistes qui portent aussi pour beaucoup cette charge politique et militante de façon assez forte. Et des problématiques sont toujours là, des situations n'ont pas changé !

Eva Barois de Caevel, commissaire associée de l'exposition "Paris Noir"
 

Pour beaucoup peu connus du public, les artistes de Martinique et de Guadeloupe laissent entrer dans la richesse, la diversité et la profondeur de leurs créations. Hervé Télémaque, Joseph René-Corail, Henri Guédon, Ernest Breleur, Michel Rovelas, Alex Burke, Robert Radford, Frantz Absalon, Shuck One, Valérie John pour n'en citer que quelques uns...

Au cours de l'exposition, d'autres grands noms sont évidemment cités comme Aimé Césaire, Maryse Condé, Sarah Maldoror... Edouard Glissant, avec une "matrice circulaire" et son Tout-Monde a une place centrale dans la scénographie de l'exposition.

L'art pour une « prise de conscience patrimoniale et scientifique »

« On vise une vraie prise de conscience. Esthétique, politique, intellectuelle, souligne Eva Barois de Caevel. Je crois qu'une chose ici qui nous tient à cœur, c'est que  les gens sortent de cette exposition, y compris les professionnels de l'art, convaincus que non, on n'a pas été face à des mimétismes de la modernité, ou à des sous-pratiques qui auraient réussi par moments à s'inspirer de l'art occidental. Non, on est dans des pratiques complexes, sophistiquées, conscientes »

En écho à l'exposition, plusieurs évènements sont organisés jusqu'en juin comme des colloques, des performances, des rétrospectives ou encore des concerts. 

 


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