A Paris, 40 heures de performances pour les 40 ans de l’artiste martiniquaise Rébecca Chaillon
La Martiniquaise Rébecca Chaillon fête ses 40 ans avec 40 heures de performances au Carreau du Temple à Paris, mêlant concerts, installations et rencontres, tout en célébrant ses racines créoles.
L'artiste martiniquaise Rébecca Chaillon a fêté ses 40 ans il y a quelques jours. Et elle les célèbre, ce week-end (du 1er et 2 novembre), d'une manière peu ordinaire : 40 heures de performances au Carreau du Temple, à Paris.
Accompagné de sa compagnie et de camarades artistes, Rébecca Chaillon a totalement investi ce lieu culturel du 3ème arrondissement.
Pour « Prenons notre Temple », elle y a recréé et renommé des espaces pour proposer jusqu'à ce dimanche un programme varié : rencontres, projections, salle de repos et stands bien-être, installations ou encore des concerts...
« Une envie d’être avec les autres »
C'est derrière les vitres de sa chambre que Rébecca Chaillon accueille ceux qui le souhaitent. La comédienne Guslagie Malanda a fait partie des chanceux.
Elle nous laisse rentrer avec des questions, sans question. On peut l'embrasser, lui parler, ne rien dire, écouter les autres lui parler, avec comme dans tout ce qu'elle fait, une générosité, une envie d'être avec les autres.
Ses racines, son identité
Dans sa pièce de vie recomposée, parmi les multiples objets des références aux Antilles. Là, dictionnaire de créole. Là, de la tisane d'atoumo, Rébecca Chaillon tient à ses racines, son identité martiniquaise.
Partout, je la cherche. J'ai besoin de récupérer ma créolité et de rencontrer la Martinique. Et du coup, si ça n'arrive pas parce que ce n'est pas le moment, moi je vais créer le truc. Une partie de mon livre est traduit en créole martiniquais, par Simone Lagrand, qui est une poétesse et une performeuse incroyable. Et ça, c'était pour me dire Rébecca, tu ne parles pas le créole, mais un jour, tu le parleras parce que tes mots, ils sont traduits, ils sont là, ils existent. C'est magique.
« Une artiste unique »
Pour Sandrina Martins, directrice générale du Carreau du Temple, ces 40 heures de performances qui ont pris place dans tous les recoins de l'établissement sont à l'image de l'artiste.
Rébecca, pour moi, elle est unique, vraiment. C'est une artiste que je connais depuis 10 ans. Elle a présenté tous ses spectacles ici. On l'a accompagnée aussi sur ses créations. Elle est unique parce qu'elle est radicale, elle est capable, avec beaucoup d'intelligence, beaucoup de subtilité, de parler de sujets qui sont graves. Elle manie la pensée à la fois décoloniale, mais en même temps féministe. Elle lutte contre les stéréotypes liés au genre et aussi à la couleur de peau.
Un anniversaire pas comme les autres qui permet aussi de s'interroger sur l'avenir et les 40 prochaines années.
