Le trio humoristique Bobi / Mat Le Buzz / Rodman lance sa tournée à Paris

Trois humoristes pour le prix d'un ! Entre le Martiniquais Bobi, le Guadeloupéen Mat Le Buzz et le Guyanais Rodman, l'alchimie a été presque évidente. Après avoir participé à un spectacle choral qui réunissait des humoristes des Antilles-Guyane, où chacun jouait ses sketches, leur producteur a eu l'idée de les réunir sur scène en un trio avec ce projet "Dans nos têtes", qui débute ce mercredi soir à Paris, aux Folies Bergères.

Un spectacle écrit à trois, qui laisse beaucoup de place à l'improvisation et à l'amusement, où les trois comparses s'amusent dans leur univers plein d'énergie, de réparties cinglantes et de situations et personnages loufoques. Le public est intégré à cet exercice libre où "le rire est roi", selon la promesse faite dans le descriptif du spectacle. 

Après Les Folies Bergères à Paris, "Dans nos têtes" sera présenté au Zéphyr en Guyane le 11 décembre, à Tropiques Atrium en Martinique, le 29 janvier, et au Palais des Sports du Gosier, le 31 janvier, en Guadeloupe. Bobi, Mat Le Buzz et Rodman se sont confiés au micro de RCI avant cette première parisienne. 

Comment vous appréhendez de monter à trois sur scène?

Rodman : On est excités avec ce spectacle. Tout le monde a envie de s'amuser. 

Mat : Il y a un petit peu d'appréhension négative, parce qu'on ne l'a jamais fait, donc forcément un peu de peur. Mais il y a surtout de l'appréhension positive. On a hâte de jouer ensemble pour voir l’interaction entre nous trois. 

Bobi : Ce que j'ai le plus peur, c'est qu'on se fasse rire entre nous, mais je pense que le public va kiffer. Ce sera une belle communion pour montrer qu'on est solidaires, Outre-Mer, Martinique, Guadeloupe, Guyane, on se donne la force, c'est un bon exemple d'unité. 

Nous avons assisté aux répétitions, on sent que ce spectacle n'est pas totalement scripté et laisse beaucoup de place à l’improvisation. D'ailleurs, on a presque l'impression que vous cherchez à vous piéger les uns les autres sur scène.

Rodman : Peut-être pas de piéger, mais on est dans la surenchère. 

Mat : Moi je pense que oui, je vois bien qu'il y a des impros qui se font, où on sent qu'il y en a qui rajoutent de la sauce, que ça fait rire l'autre et que c'était visé. 

Rodman : C'est se taquiner. On va surenchérir, parce que Bobi, par exemple, excelle dans l'impro, et on doit se tenir prêt.

Mat : C'est vrai qu'on a beaucoup rigolé aux répétitions, donc c'est un peu la crainte. On espère que le jour du spectacle, on sera plus carrés, mais on rigole beaucoup.

Cette part d'improvisation est importante dans ce spectacle en trio ?

Bobi : Oui, c'est pour rendre cela un peu plus vivant. On a une ligne directrice et on brode autour. Il faut laisser place au côté artistique et que le public sente qu'on est en communion avec lui.

Il y a souvent eu de l'humour en groupe aux Antilles, et cela se fait aussi de plus en plus dans l'Hexagone de se regrouper entre humoristes, est ce qu'il y a eu des influences dans ce travail ?

Mat : On ne s'est pas vraiment inspirés d'eux, on a regardé ce qui a été fait, sans forcément s'inspirer, mais plus pour la mécanique. 

Bobi : C'est plus pour essayer de voir, car c'est un nouvel exercice. On a chacun fait notre "one-man show", et là c'est un nouveau défi. C'est un truc hybride donc on a essayé de regarder des exemples, mais dire qu'on a puisé dans ce qui a déjà été fait, pas vraiment.

Est-ce que c'est plus facile d'aborder cela en trio ? Est-ce qu'il y a moins de stress ?

Bobi : J'ai l'impression. À cette heure-là, pour mon spectacle, je suis en train de réviser, à fond sur mon truc. À trois, même s'il y en a un qui fait une faute, tu peux le relever.

Rodman : C'est vrai. Cela donne de la force. Moi j'ai été en duo avant, si t'es solo, c'est toi et toi tout seul, alors qu'à trois, on peut s'entraider.

Est-ce qu'il y a plus de plaisir à monter sur scène à trois ?

Mat : Alors ça oui. On a beaucoup plus hâte d'être sur scène. Là j'ai vraiment hâte !

Rodman : Clairement. On y va vraiment pour s'amuser, montrer ce qu'on a travaillé et se lâcher.

Il y a beaucoup d'originaires des Antilles-Guyane dans l'Hexagone, c'est important pour vous de venir jouer à Paris ?

Rodman : On sait qu'on a une grosse diaspora Antillo-Guyanaise, ils ne peuvent pas venir tout le temps et c'est bien de venir au public parisien et de leur donner un peu de chaleur du pays. On ne vient que de temps en temps pour nos spectacles, là on est trois artistes de départements différents et avoir l'occasion de performer ensemble, je pense que ça va leur plaire. 

Bobi : En réalité, dans le contexte dans lequel on vit, où on dit "consommez local", "aidons-nous les uns les autres"... ça rajoute à la fierté de voir que des enfants du pays qui étaient partis de rien arrivent à jouer sur certaines des plus grandes scènes de France.

Puisqu'on parle du contexte, la situation est sous tension en Outre-Mer au sens large, notamment aux Antilles-Guyane, quelle importance vous apportez au fait de rire face à cette actualité anxiogène ?

Rodman : Je pense que ça fait du bien de venir 1h ou 2h et de se libérer, de décrocher un petit peu. Le climat est autant anxiogène en Guadeloupe, Martinique et Guyane et on a tous les mêmes problèmes. Que ce soit la vie chère, l'insécurité, le manque d'eau, ce sont des problèmes récurrents qui reviennent partout et je pense que ça fait du bien de rire.

Bobi : Mon petit doigt me dit que certains des sujets seront abordés, mais on ne spoile pas, il faut venir !

La tournée débute à Paris, mais ira aux Antilles-Guyane ensuite, est-ce qu'il y a de l'enthousiasme à aller jouer ce spectacle partout ?

Mat : Ah oui ! On commence avec la Guyane, le 11 décembre, et ensuite la Martinique et la Guadeloupe, le 29 et 31 janvier. Après, on va peut-être doubler la tournée, mais pour l'instant ce sont les premières dates

Bobi : C'est le circuit presque habituel. On attend le public et le public nous attend, donc ce n'est que du bonheur.