Le Touloulou de Guyane à nouveau candidat au Patrimoine immatériel de l'UNESCO
Faire entrer le Touloulou au patrimoine immatériel de l'UNESCO. C’est l’objectif de l'Observatoire régional du carnaval guyanais qui bataille depuis plus de 10 ans pour le faire reconnaître à l’échelle mondiale. L'ORCG a jusqu'en 2026 pour présenter un dossier au ministère de la culture.

L'Observatoire régional du carnaval guyanais ne baisse pas les bras.
Il souhaite réunir de nouveaux éléments en cette période de carnaval pour faire entrer le Touloulou, personnage emblématique du carnaval de Guyane, au patrimoine immatériel de l'UNESCO.
L'ORCG a jusqu'en 2026 pour présenter un dossier au ministère de la culture qui doit traiter d'autres candidatures de régions françaises.
L'objectif est d'être choisi pour représenter la France en 2027.
Cela fait plus de 10 ans que l'ORCG travaille pour faire reconnaître le Touloulou à l'échelle mondiale.
Déjà candidat en 2024
Selon lui, le ministère de la Culture avait apprécié la candidature en 2024, mais avait retenu le Biou du Jura, une fête viticole annuelle.
Monique Blérald, présidente de l'Observatoire régional du carnaval de Guyane, revient sur ce qui a manqué au Touloulou en 2024. Elle espère que les efforts vont finir par payer :
C'est tout à fait normal que ce soit long. Ce n'est pas unique pour la Guyane. Les autres candidatures, le gwo-ka, la yole…, ont pris autant de temps pour monter leur dossier et le présenter. Nous sommes dans les temps. Nous avons été retenus par le ministère de la Culture en février 2024 parce que nous avions un dossier scientifique solide qui expliquait le carnaval, la présentation du personnage du Touloulou à partir d'études anthropologiques, littéraires, linguistiques, historiques et avec une série de preuves sur lesquelles nous nous sommes appuyées : les dessins d'enfants, les récits de personnes âgées, les lettres de soutien. Ce qui nous a permis d'être retenus et d'aller à l'audition. Et à l'audition, nous avons été remarqués par la qualité de notre prestation. Nous avons séduit quelque peu le jury. Ce nous a manqué, c'était le lobbying politique. Nous n'avons pas été soutenus comme cela devrait l'être. Voilà la faiblesse de notre candidature.
L’appel au peuple guyanais
Cette fois, Monique Blérald demande le soutien de tout le peuple guyanais et des acteurs de la vie politique :
Au niveau de la Convention 2003 de l'Unesco, le premier critère, c'est l'adhésion totale de la communauté : politiques, socioprofessionnels, artistes, sportifs, vieux, jeunes. Ensuite, le deuxième critère, il faut montrer que l'élément patrimonial fait le lien entre le passé, le présent, le futur et qu'il est sans cesse en recréation, qu'il n'est pas statique, qu'il est dynamique. Il y a encore d'autres, mais ce sont les principaux critères qu'il faudrait retenir. Le personnage de Touloulou et le carnaval de Guyane respectaient ces critères.
« Renforcer le dossier »
La présidente de l'Observatoire régional du carnaval de Guyane espère profiter du carnaval pour ajouter des nouveaux éléments à la candidature, notamment les parades au village de Nana :
Nous allons renforcer et actualiser le dossier avec des éléments de l'année 2025, mais aussi des éléments de l'année 2026. Il faut continuer le travail, sur l'ensemble du territoire, de collecte de signatures, de témoignages, de photos, de vidéos. C'est un appel aussi que je lance à la population. Donc, tous ceux que vous avez, n'hésitez pas à tout garder précieusement et à venir nous le porter au niveau de l'Observatoire, car ce sont ces éléments qui sont des preuves concrètes de l'adhésion de la population, quelle que soit son origine, son âge, son milieu. Tout sert, les parades des Touloulous dans les villages - village Nana, village Paulina, les bals parés-masqués, les bals aussi extérieurs. Nous montrons la symbolique, les codes, les rites qui sont liés à ce personnage de rue comme de nuit.