La poésie d'Aimé Césaire pour les enfants

C'est en étudiant le dernier recueil d'Aimé Césaire "Moi Laminaire" il y a quelques années que Colette Césaire a eu l'idée de son ouvrage destiné à un public qui a priori ne va pas vers ce type de textes. "J'ai trouvé le texte très bien adapté au jeune public, cela m'a emmené dans un univers merveilleux et j'ai eu envie de le partager", nous explique-t-elle, faisant de la chanson de l'hippocampe le fil rouge de son histoire.

Créer la magie

Mais il faut encore trouver la manière de mettre en forme l'ouvrage, pour ne pas juste faire un énième recueil et surtout intéresser le jeune public, "traditionnellement écarté de l’œuvre de Césaire et de la grande poésie".  La tâche est donc double comme Colette Césaire le reconnaît, car d'une part "l'écriture de Césaire est indiscutablement difficile" et d'autre part la poésie est "une initiation puis une maturation, un éveil des sens" qui  "ne peut pas se faire en un clic".

"Il faut trouver comment parler aux gens d'aujourd'hui. Les enfants aiment la poésie parce qu'ils aiment les bons mots, les images, les jeux de mots, les sonorités  ! Ils aiment chanter et danser et il y a tout ça dans l'univers d'Aimé Césaire  !"

Colette Césaire mène alors un travail de sélection et d'écriture, utilisant le fameux "petit cheval de mer têtu et fier" comme guide qui mène d'une histoire à un poème, sur les illustrations réalisées avec délicatesse et magie par May Angeli.

Des voix pour Césaire

Pour donner un accès encore plus grand aux lecteurs intéressés, une version audio du livre est aussi disponible. "La mise en voix c'est essentiel pour comprendre Aimé Césaire, pour les petits comme les grands, sans cette version sonore, le livre ne pourra pas toucher aussi bien et aussi largement", explique Colette Césaire.

Sur les notes et les chants de la contrebassiste Sélène Saint-Aimé, les voix se succèdent. Celles de Colette Césaire, de son fils de 9 ans, mais aussi de JoeyStarr, d'Arthur H...

A l'écoute, un futur sur scène pour ces "histoires merveilleuses de l'hippocampe" semble évident. Dans un sourire, l'auteure semble se réjouir de ce ressenti. "Quand j'ai écrit, j'ai vu un spectacle vivant, un concert... j'en ai déjà parlé aux artistes, pour qu'ils viennent en Martinique  !". Assurément un chemin de plus vers l’œuvre d'Aimé Césaire.