Séisme : le bilan s'alourdit en Haïti

Dans son nouveau bilan hier soir, la protection civile haïtienne évoquait le chiffre de 304 morts dont 160 dans le sud du pays. Les autorités recensent 42 victimes dans les Nippes, 100 dans la Grand’Anse et 2 dans le Nord-Ouest selon nos confrères du Nouvelliste.

Le gouvernement haïtien a décrété l’état d’urgence dans le pays et les secours sont contraints de soigner les blessés en plein air soumis par ailleurs aux nouvelles répliques sismiques. Un appel à la solidarité a été lancé à travers le pays.

Pour beaucoup d’Haitiens, ce nouveau tremblement de terre réveille les blessures encore béantes laissées par celui de 2010. 11 ans après, le pays porte encore les stigmates de cette catastrophe naturelle.

Aujourd’hui, l’heure est à l’urgence pour porter secours aux survivants et retrouver les nombreux disparus. Population et secouristes s’activent dans les décombres pour tenter de récupérer les personnes encore prisonnières sous les gravats. "Il nous faut agir avec célérité" a argué le premier ministre Ariel Henry.

Un séisme moins dévasteur mais plus puissant que celui de 2010

Si le tremblement de terre de ce samedi a été  moins dévastateur que celui de 2010, selon les spécialistes il a été plus puissant. Dans un communiqué, le consortium scientifique mis en place depuis 2010 dans le cadre du programme “Risques Naturels” du CNRS et de l’IRD, avec des contributions de la Faculté des Sciences de l’Université d’État d’Haïti, du Bureau des Mines et de l’Énergie d’Haïti, de l’Université et Observatoire Côte d’Azur, du Centre Sismologique Euro- Méditerranéen, de l’École normale supérieure et du projet Interreg Caraïbes PREST, précise « Il est possible que ce séisme ait mobilisé la faille de la Presqu’Ile du Sud (aussi dénommée “Enriquillo - Plantain Garden”) ; des études de terrain viennent d’être lancées pour le déterminer. Elles permettront aussi de comprendre l’évolution de la séquence de répliques en cours, qui continuera pendant encore plusieurs semaines. »