Caraïbes : Cuba à court de courant
Les coupures d'électricité avaient déjà provoqué des manifestations historiques contre le gouvernement en juillet dernier, causant un mort et des dizaines de blessées.
Des problèmes techniques systémiques
Les coupures d’électricité font partie du quotidien des Cubains depuis plusieurs semaines, une situation liée à des pannes, mais aussi à des maintenances programmées sur les centrales. Hier, mardi 24 mai, la principale d'entre elles, située dans la province de Matanzas, a d'ailleurs connu "un arrêt brutal dû à une décharge électrique", a indiqué la présidence cubaine dans un tweet, ajoutant que des techniciens travaillaient pour régler le problème.
"Le déficit de génération d'électricité dans le pays continue d'affecter le service, malgré la mise en marche de deux nouvelles unités (de production) hier (lundi) après-midi", a encore indiqué l'Union électrique de Cuba dans un communiqué.
En réalité, les 8 centrales qui produisent 65 % de l’électricité du pays font face à des pannes ou nécessitent une maintenance soutenue à cause du caractère corrosif du pétrole national, riche en soufre. Une maintenance qui coûte donc cher, mais qui est nécessaire, surtout avant les mois de juillet et août où la demande est la plus élevée avec le recours massif de la population et des institutions à la climatisation.
Le reste de la production électrique provient de groupes électrogènes alimentés en diesel ou au fioul, importés essentiellement du Venezuela, et pour une petite partie au gaz naturel ou par des parcs éoliens et solaires.
Le coût social
L'utilisation massive des groupes électrogènes expliquent sans doute la pénurie de diesel actuellement constatée sur l'île, notamment à La Havane où le carburant est quasiment introuvable depuis deux semaines, provoquant de larges files d'attente face aux rares stations approvisionnées.
Les coupures d'électricité avaient été l'un des motifs de la colère populaire ayant provoqué en juillet 2021 les manifestations historiques contre le gouvernement, qui se sont soldées par un mort et des dizaines de blessés. Sur les 1395 personnes arrêtées, 728 sont toujours détenues, selon l'ONG Cubalex, basée à Miami.