[VIDEO] Lutte contre le Trafic de Cocaïne en Martinique : les policiers du Raid dotés de deux bateaux
C’est un nouvel outil destiné à perturber les nombreux débarquements de drogues sur nos côtes. Depuis environ deux mois, l’antenne du Raid Martinique dispose de deux navires intercepteurs, financés par la Mildeca. Reportage.
Les deux bateaux ont été inaugurés vendredi dernier (13 décembre). Ils ont été affectés à l’unité d’élite de police du Raid (Recherche, assistance, intervention, dissuasion), implantée officiellement en Martinique depuis janvier 2023.
L’objectif est clairement affiché : il s’agit de lutter contre les débarquements de drogues sur les côtes de Martinique. Un secteur où les principaux acteurs en conviennent : les résultats ne sont pas là. Et les côtes martiniquaises sont une vraie passoire.
Le Raid est donc désormais doté de deux navires, disposant chacun de deux moteurs de 325 chevaux. Pendant deux semaines, des formateurs pilotes venus du siège national du Raid, à Bièvres (Essonne), ont formé les équipes sur place, au maniement des bateaux mais aussi aux interceptions en mer.
Financés par un fonds de concours drogue
Ces nouveaux outils ont été financés par le Fonds de concours drogue de la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), lui-même alimenté par les saisies opérées sur les trafiquants. Ils ont coûté environ 1 million d’euros.
Leur inauguration a eu lieu en présence, notamment, de Jean-Baptiste Dulion, chargé de la mission outre mer pour la Direction Générale de la Police Nationale, de Valentine Fournier, déléguée de la Mildeca, du préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier et des représentants des Forces Armées aux Antilles ou des douanes.
Dispositif renforcé
Car, pour établir un maillage conséquent face aux trafics internationaux et protéger les côtes martiniquaises, la « coopération inter-administrations est une nécessité absolue ».
Les nouveaux bateaux du Raid viennent compléter les moyens nautiques des douanes et ceux de la gendarmerie, qui a récemment créé une antenne à Saint-Pierre.
Ces embarcations vont contribuer à renforcer un aspect totalement minoré jusqu’à présent : les débarquements côtiers », s’est félicité Jean-Christophe Bouvier
Selon les estimations des spécialistes, environ 80 kilos de cocaïne transiteraient chaque jour par la Martinique.
Et, au vu des saisies en haute-mer réalisées cette année, le trafic ne cesse de croître.
28 tonnes saisies en haute-mer en 2024
À fin septembre, 28 tonnes de cocaïne avaient déjà été interceptées en 2024 par les Forces Armées aux Antilles. Une année quasiment de tous les records.
Et la Martinique, comme la Guadeloupe d’ailleurs, sont en première ligne des routes de la drogue, situées entre les pays producteurs en Amérique du Sud et la zone de destination, en Europe.
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Pour contrer les trafiquants, la France a établi une stratégie dite « du bouclier ». Il s’agit d’intercepter la drogue en amont de sa zone de destination.
De nouveaux moyens ont été actés par le gouvernement, dont un radar qui doit être déployé prochainement ou encore un drone de longue portée.
La lutte contre le trafic de cocaïne est une priorité du gouvernement, comme l’avait rappelé François-Noël Buffet, le ministre démissionnaire des Outre-Mer, lors de sa venue en Martinique.
Le narcotrafic, la puissance de ces réseaux, le rôle que joue aujourd'hui la Martinique, malgré elle, fait que nous devons non seulement tenir les engagements qui ont été pris par l'État, l'installation de radars, des moyens nautiques supplémentaires, mais il faut adapter notre législation à la particularité. Il y a un projet de loi qui est porté par le gouvernement à partir du mois de janvier sur la lutte contre le narcotrafic. Je pense que sur ce sujet-là, il ne doit pas y avoir de concession.
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