Visite ministérielle : François-Noël Buffet a rencontré des agriculteurs au Saint-Esprit
Lors de sa visite en Martinique, ce mercredi 13 novembre, le ministre des Outremer, François-Noël Buffet, a affirmé la nécessité de dynamiser l’agriculture locale pour favoriser l’autonomie alimentaire et alléger le coût de la vie.
En visite au Saint-Esprit, François-Noël Buffet s’est rendu sur une exploitation agricole pour rencontrer les membres de l’association Le Chou Creole, engagée dans l’agroécologie et la promotion d’une agriculture durable.
Un moment d’échanges pour permettre au ministre de mieux comprendre les défis rencontrés par les agriculteurs martiniquais, en particulier ceux qui misent sur la production locale pour répondre aux besoins de la population.
Une refonte nécessaire des aides agricoles
Parmi les sujets évoqués, le ministre a parlé de la modification du Programme d'Options Spécifiques à l'Éloignement et à l'Insularité (POSEI), une aide européenne essentielle pour les productions d’exportation comme la banane.
La stratégie, les moyens mis en place et leur efficacité sont prioritaires. Après, l’aide POSEI sera une partie. Franchement, ce n'est pas pour moi le sujet le plus majeur. Je ne veux pas opposer les gens. Je sais que derrière la structure du POSEI, il y a une vraie question d'opposition avec la banane, la canne et ainsi de suite. Vous avez sur ce territoire des pépites en matière agricole, dans plein de domaines. Quand on a des pépites, il faut savoir les faire évoluer, mais il faut surtout les préserver parce qu'elles servent aussi au développement économique de la Martinique. Donc moi, je crois que le point majeur, c'est d'aider les agriculteurs à produire
Un plan de financement sur trois ans a été annoncé pour stimuler la production et encourager la consommation locale. De 2025 à 2027, ce plan doit mobiliser progressivement des fonds destinés à la relance agricole : 2 millions d’euros en 2025, 3 millions en 2026, et 4 millions en 2027.
Des aides insuffisantes
Nicaise Monrose, conseiller exécutif chargé de l’agriculture et de l’alimentation, a appuyé la nécessité de revoir en profondeur les modalités d’aide aux agriculteurs. Il a précisé que les petites exploitations rencontrent souvent des barrières à l’accès aux aides actuelles.
Moins de 20% des agriculteurs bénéficient de l’aide à l’investissement, non pas parce qu’ils n’y ont pas droit, mais parce que les obstacles sont trop nombreux. Quant à l’aide au revenu du POSEI, elle ne touche que 25% des agriculteurs, essentiellement ceux qui produisent pour l’exportation de bananes. Pour avancer vers une autonomie alimentaire, il faut impérativement repenser cette situation.
En rendant les aides accessibles à une plus large part des agriculteurs, et en favorisant la production locale, l’objectif est de trouver une alternative alimentaire plus abordable et adaptée au territoire.