Un Noël dans l’attente pour les sinistrés de Beaufond aux Trois-Îlets et de Sainte-Marie
Cette période de Noël est également l’occasion de penser aux personnes touchées par des sinistres naturels. Un an tout juste après le glissement de terrain à Beaufond et 4 ans après les inondations à Sainte-Marie, où en sont ces deux dossiers et comment les familles sont-elles prises en charge ?
C’était il y a un an tout juste, en décembre 2023. Au quartier Beaufond, aux Trois-Ilets, 10 familles étaient touchées par un important glissement de terrain.
Huit mois plus tard, un arrêté publié au Journal Officiel a reconnu l’état de catastrophe naturelle pour la commune, au titre « du phénomène de mouvement de terrain »
Un an après, où en est la situation pour les sinistrés et comment avancent les expertises géologiques ?
Nadia Accus Adaine, première adjointe au maire des Trois-Îlets fait le point.
Au niveau de la municipalité, nous continuons l'accompagnement de ces sinistrés. Nous les avons reçus encore la semaine dernière, le 17 décembre. Étaient présents : la Deal, la sous-préfecture et en visioconférence, le bureau d'études pour les études de sol. Le constat, c’est que le glissement se poursuit à une vitesse trop importante pour le moment pour que l’on puisse envisager des travaux de confortement. On attend avant d'envisager une suite sur ce même terrain. Cinq familles ont été relogées et cinq autres avaient la possibilité de rester et ont fait ce choix, même si la municipalité envisage de leur faire quand même une nouvelle proposition de relogement. Il a été décidé à l'issue de cette rencontre que des réunions de suivi seront mis en place à partir de l'année prochaine, c’est-à-dire le mois suivant et que ces réunions seront autour de thématiques, les assureurs par exemple. Les thèmes seront choisis selon les questionnements des sinistrés.
Gilberte Eniona, secrétaire générale de l'association « Les sinistrés de Beaufond » fait partie des 5 personnes à avoir été relogées par le bailleur social Ozanam. Son neveu Vladimir, témoigne :
Pour l'instant, elle fait avec, elle a fini par s'habituer, même si ce n'est pas forcément le meilleur. Quelques investigations qui ont été faites. On n'a pas vraiment de résultats pour tout, puisque le terrain bouge toujours. Il y a d'autres investigations à faire, mais ce n'est pas encore possible de les faire. Donc ça reste quand même inattendu. Après un an, vu que ça bouge toujours, on est obligés d'attendre. Ils ont donné des résultats approximatifs qui ne comptent pas, au final, au niveau des assurances. Donc, ça ne sert quasiment à rien. Tous ceux qui avaient déjà été relogés sont toujours dans leur logement actuel et ceux qui étaient chez eux sont toujours chez eux.
149 familles concernées à Sainte-Marie
À Sainte-Marie, la situation est similaire, quatre ans plus tard. Le 6 novembre 2020, plusieurs quartiers de la commune (Épineux, Desroses qui représentent un quart des sinistrés…), ont subi des dégâts conséquents.
149 familles ont été impactées par des pluies exceptionnelles qui ont entraîné des inondations significatives et des glissements de terrain.
Là encore, l’état de catastrophe naturelle a été reconnu (par un arrêté publié au Journal Officiel du jeudi 3 décembre 2020).
Hugues Sébastien, adjoint au cabinet du maire de Sainte-Marie, fait le point sur leur situation.
Il y a une zone rouge où les gens devaient évacuer tout de suite. Et puis, il y avait une zone plutôt en orange où des études ont été réalisées. Il y a eu une réunion récemment d'ailleurs sur ce propos, il y a à peu près deux ou trois semaines. Des solutions ont été trouvées pour certains. Certains ont été relogés, ceux qui étaient notamment en règle vis-à-vis de l'assurance. Certains ont loué des maisons individuelles et les loyers sont pris en charge via le CCAS (Centre Communal d'Action Sociale). D'autres sont restés dans leur logement, ceux à qui on avait dit qu'ils pouvaient retourner, mais en attendant que des travaux de confortement soient réalisés. Et d'autres ne veulent pas du tout retourner dans les maisons même si des travaux sont prévus. Au moins une ou deux familles veulent vendre et en finir avec ce cauchemar. Des études ont été faites, notamment au niveau de l'évaluation de la valeur des maisons parce que le principe c'est de savoir si ces maisons valent plus que les travaux qui doivent être réalisés. Les études ont prouvé que les maisons valaient plus et là, les travaux vont devoir être faits. On est au stade de la recherche de subventions. Les différents fonds qui sont dédiés, les fonds Barnier notamment.
À Sainte-Marie, 8 millions d’euros de travaux sont estimés pour consolider les terrains des sinistrés : si le montant est supérieur à la valeur du bien, les propriétaires se verront proposer une « acquisition amiable ». Libre au propriétaire d'accepter ou pas l'offre de l'état.
À ECOUTER Le reportage de Mégane Bourdon-Cohen
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Le Fonds Barnier, comment ça fonctionne ?
Le fonds de prévention des risques naturels majeurs (FPRNM), dit fonds Barnier, permet de soutenir des mesures de prévention et de protection des personnes et des biens exposés aux risques naturels majeurs.
Ce fonds peut être mobilisé par les collectivités territoriales, les petites entreprises, les particuliers et les services de l’État afin de garantir la préservation des vies humaines et de mettre en place des démarches de prévention des dommages selon le cadre fixé par la loi.
Face à des catastrophes toujours plus fréquentes et intenses, le fonds Barnier est aujourd’hui un levier indispensable pour l’adaptation des territoires au changement climatique.
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