Hécatombe sur les routes de Guadeloupe : un cimetière éphémère pour une prise de conscience
Habitué des actions choc en matière de prévention routière, Samuel Nirelep, un jeune chef d’entreprise et citoyen engagé, a érigé un cimetière éphémère à proximité de l’aéroport Guadeloupe Maryse Condé.
Un nouveau drame de la route endeuille la Guadeloupe. Cette nuit, une 53ème victime a perdu la vie, dans un accident de la circulation.
L’occasion de rappeler les consignes de prudence en matière de sécurité routière à tous les usagers de la route.
Les trois dernières semaines ont été particulièrement meurtrières en Guadeloupe. Avec 53 morts, selon un bilan encore provisoire et non définitif, les chiffres sont déjà bien au-dessus de ceux de l’an dernier.
Sur l’ensemble de l’année 2023, les autorités avaient ainsi dénombré 39 morts en Guadeloupe.
Éveiller les consciences
C’est pour éveiller les consciences qu’un cimetière éphémère a été érigé non loin de l’aéroport Guadeloupe Maryse Condé, avant le dernier accident mortel de cette nuit. Un cimetière avec 52 croix et le nombre 52 en rouge.
Une réalisation de Samuel Nirelep, un jeune chef d’entreprise et citoyen engagé. Il explique sa démarche.
C'est un projet que j'avais eu depuis le mois de septembre parce qu'on était déjà à 37 morts, dont 20 morts vulnérables, piétons, etc... D'ailleurs, lorsque j'ai commencé à travailler sur le projet, que j'ai fait ma première maquette, c'était fin septembre, et ensuite on a eu un pic d'accidents et de décès sur les routes. Et j'avoue que le dernier accident, avec les quatre enfants qui sont morts à Sainte-Anne, ça m'a vraiment touché. Donc là, j'ai vraiment accéléré le processus. Parce qu'à l'époque, je n'avais pas encore préparé quoi que ce soit. Rien n'était fabriqué. L'idée était encore simplement sur une maquette graphique dans un ordinateur. Mais, après l'accident de Sainte-Anne, c'est là que je me suis dit non, Noël arrive, si on est déjà là, il faut qu'on puisse essayer au moins d'avoir un questionnement sur notre attitude collective, sur les routes. Comment peut-on arrêter ça ? Comment peut-on arrêter d'enterrer des jeunes, des enfants ?
Samuel n’en est d’ailleurs pas à sa première action pour sensibiliser.
Les premières actions que j'ai faites, c'était de mémoire en 2018, où j'avais installé un véhicule accidenté retourné sur le toit au niveau de Destrellan. J'avais installé un mannequin en guise de cadavre recouvert de draps ensanglantés. Ensuite, j'avais installé à côté un panneau sur lequel j'avais écrit « La vitesse ou la vie, choisis ». C'était la première action. J'ai aussi simulé un accident de moto en encastrant une moto dans le parebrise d'un véhicule. J'ai aussi fait un dispositif qui avait quand même bien fait parler de lui. J'avais utilisé un port de voiture et le port de voiture qu'on utilise pour livrer les véhicules neufs. Sauf que j'avais remplacé les véhicules par des chaises roulantes. J'avais mis sur les côtés du camion mis une inscription qui disait : « vous pouvez accélérer, il reste encore quelques places au cimetière. Et on avait roulé sur toutes les routes de Guadeloupe avec ça pendant à peu près un mois La dernière réaction forte que j'ai pu réaliser, c'était un hommage à un copain qui est décédé, qui s'appelle Thierry Brasseleur, qui est un agent de Routes de Guadeloupe. Et là, pour le coup, là, j'avais installé un conteneur 20 pieds, mais à la verticale, au niveau de l'échangeur d'Arnouville, au-dessus duquel j'avais ensuite installé un véhicule accidenté avec le symbole d'interdiction de consommer de l'alcool
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