« L’économie martiniquaise montre des signes de ralentissement » selon l’IEDOM
À l’occasion de la parution de la publication des Comptes Économiques Rapides de la Martinique en 2023, l'Institut d'émission des départements d'outre-mer (IEDOM), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’INSEE ont annoncé un ralentissement de l'économie martiniquaise.
L'IEDOM, l’AFD et l’INSEE ont organisé, ce mardi 1er octobre, au siège de l’institut d’émission des départements d'outre-mer (IEDOM) à Fort-de-France, une présentation des comptes économiques de la Martinique pour l'année 2023.
Selon l’étude menée par ces derniers, les premières tendances observées pour le second trimestre de 2024 ne s'accélèrent pas. Les résultats montrent plutôt des signes de ralentissement de l'économie martiniquaise, une dynamique qui semble se prolonger pour la fin de l'année, voire celle à venir.
Ce mercredi 2 octobre, Cédric Catan recevait Magali Ardoino, directrice adjointe de l’IEDOM et invitée de la rédaction.
« Une croissance à 0,4% »
Selon la directrice adjointe de l’IEDOM, la croissance économique en Martinique pour 2023 est estimée à 0,4 %, un chiffre modeste, mais qui nécessite d’être remis en perspective.
Ce 0,4 %, bien qu'assez faible, reflète surtout un ralentissement prévu de l'économie après une année 2022 exceptionnelle
En effet, 2022 avait été marquée par un rebond post-Covid avec une croissance dépassant les 5 %. Un niveau de croissance, poussé par les effets de rattrapage après la pandémie, ne pouvait pas se maintenir sur le long terme.
Le 0,4% atteste plutôt une économie qui a atterri en douceur et c'était prévu. On ne pouvait pas rester sur 5% de croissance. Il y a toujours des effets de rattrapage. Donc ce 0,4%, il montre un ralentissement, mais ne dépeint pas non plus une situation dramatique et catastrophique.
De multiples raisons
Le ralentissement économique en Martinique repose sur plusieurs facteurs. L’un des indicateurs clés de ce ralentissement est l’emploi, selon la directrice adjointe de l’IEDOM.
Un des bons indicateurs d'un ralentissement de l'économie, c'est l'emploi. Les derniers chiffres de l'INSEE de 2024 montrent que l'emploi recule. Ça veut vraiment dire qu'il y a moins d'activité, donc moins besoin de main-d'œuvre parce que la demande baisse. Le chômage augmente. Là, on voit qu'on est dans cette dynamique de ralentissement
Un autre facteur majeur est l'inflation, qui pèse lourdement sur les ménages martiniquais.
Tout le monde constate que les prix, pas seulement des aliments mais aussi des services, ont augmenté en raison de l’inflation importée et de l’indexation des salaires. On a sauvegardé le pouvoir d’achat en revalorisant le SMIC, mais cela s’est répercuté sur les prix. Les gens ne perçoivent pas forcément l’augmentation de leur salaire, mais ils voient que les prix ont grimpé. Il est indéniable qu'une partie de la population subit plus fortement et directement l'inflation
À ÉCOUTER L'interview complète de Magali Ardoino, au micro de Cédric Catan