« Mission flash » en Martinique : les experts fiscalistes et financiers examinent les propositions pour baisser les prix
Les experts en fiscalité et financiers, annoncés ce lundi 16 septembre, vont examiner les 11 propositions destinées à faire baisser les prix sur 2500 produits de première nécessité. Ils doivent valider ou faire préciser la viabilité du dispositif.
La « mission flash » arrive ce lundi en Martinique. Composée d’experts fiscalistes et financiers, elle est destinée à examiner les propositions issues des deux tables rondes organisées en préfecture. Elles ont été réparties en 4 axes distincts, à, l’issue de la seconde table ronde organisée la semaine dernière.
Comme la première fois, les représentants du RPPRAC (Rassemblement pour la Protection les Peuples et des ressources afro-caribéennes) n'étaient pas restés.
2500 produits de première nécessité
Pour rappel, il est question 2 500 produits de première nécessité, comme l'a annoncé l'État, ce qui correspond globalement aux 54 familles de produits sur lesquelles la CTM, elle, souhaite se mobiliser, en supprimant l’Octroi de mer et l’Octroi de mer régional.
Alors, quel levier à actionner ? D'abord, le fret, le coût du transport des marchandises, depuis l'Hexagone vers la Martinique.
L'État pourrait fournir une aide publique au titre de la continuité territoriale, mais les acteurs du privé devront aussi mettre la main au porte-monnaie et il faudra réfléchir à compenser peut-être une baisse des prix des transports pour certains produits en augmentant le prix d'autres.
Revoir la fiscalité
La fiscalité devra aussi être revue. Si la collectivité annonce vouloir passer à zéro le taux d'Octroi de Mer pour les 54 familles de produits identifiées, les participants à la table ronde affirmaient la semaine dernière qu'il fallait revoir la méthode de calcul à la fois de l'Octroi de Mer et de la TVA de manière simultanée.
Une baisse de la taxe sur la valeur ajoutée de 2 à 0% comme en Guyane ou à Mayotte est d’ailleurs envisagée.
Il est aussi question de renforcer aussi l'autonomie alimentaire, notamment en structurant la filière agricole.
L'effort annoncé des distributeurs
Jeudi dernier, la grande distribution a annoncé qu'elle fera le même effort que celui qui sera fait sur les frais d'approche. Mais dans la pratique, ça s'annonce compliqué.
Le groupe GBH (Groupe Bernard Hayot) a, par exemple, rappelé que sur 100 euros payés en caisse, 76 représentent la marchandise dans le caddie, 10, la paye et les salaires, 12, les assurances et autres frais.
À la demande du préfet d'une éventuelle baisse de la marge, la réponse a été sans équivoque. Elle n'est que de 1 à 2% aujourd’hui : « la baisser c'est impacter toute la chaîne ».
Renfort du contrôle de l'Etat et marge arrière
Les fiscalistes parisiens attendus aujourd'hui devront également travailler sur un renfort du rôle de contrôle de l'État sur cette question de prix. Un contrôle aussi sur la multiplication des intermédiaires dans la chaîne de distribution qui augmente les marges et donc les coûts de l'import.
Reste aussi la pratique encore obscure dite « des marges arrière ». Ces avantages financiers que la grande distribution via ses filiales d'approvisionnement en France, négocie avec les fournisseurs.
Cette pratique est régulièrement dénoncée au niveau national car elle serait en partie responsable d'une augmentation artificielle des prix pour les consommateurs.
ET AUSSI
Des tentatives de blocages ce matin
Ce matin, après avoir organisé une marche hier à Dillon, les militants du RPPRAC ont mené une nouvelle action à la zone de la Lézarde, installant des pneus et des palettes, dès 5h45.
Un important dispositif de gendarmerie et de police a été mobilisé et, pour l'instant, le pont est débloqué. Deux fourgons de gendarmerie sont positionnés devant la Sara.