Maître Willy Bade lauréat du Prix d'éloquence Gerty Archimède
Le Prix Gerty Archimède, un concours d'éloquence organisé par le barreau de l'ordre des avocats de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, revient, cette année, à Maître Willy Bade.
Toute la famille judiciaire - avocats, magistrats, parquets et greffes - avait rendez-vous samedi soir (23 novembre) au Mémorial ACTe, à Pointe-à-Pitre, à l'occasion du Prix Gerty Archimède, un concours d'éloquence qui met en lumière un thème portant sur le droit et la justice.
A l'initiative du barreau de l'ordre des avocats de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, il s'agissait pour quatre brillants candidats en lice – Mes Willy Bade, Kelly Phaëton, Max Martial et Brice Citadelle – de disserter pendant 20 minutes sur le thème « La Défense et le Combat ».
Un exercice de haute voltige oratoire qui devait faire référence à la mémoire et aux luttes menées par Maryse Condé, Gisèle Halimi, Sylviane Telchid, Robert Badinter, Daniel Démocrite et Henri Leclerc.
De l’audace
Le bâtonnier de l'ordre des avocats de Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy, Me Josselyn Troupé, s’est félicité de la qualité de la prestation des quatre candidats, dont celle du lauréat, maître Willy Bade.
Le Prix Gerty Archimède révèle des choses. On a été saisis sur certaines interventions. Il y a eu beaucoup de surprises extrêmement agréables. Et ce qui m’a le plus étonné, c’est l’audace ce ces jeunes avocats qui expriment des opinions, des façons de penser qui ne sont pas celles de monsieur Tout-le-monde et qui le font devant un parterre qui regroupe la magistrature dans ses plus hauts grades et des personnes qui peuvent leur en tenir rigueur dans l’exercice de leur profession sur des sujets qu’ils n’ont pas eu peur de prendre à rebrousse-poil et frontalement. Cette jeunesse du barreau rassure sur la jeunesse tout entière.
Sur le thème de la pandémie
Le vainqueur du Prix Gerty Archimède, Maître Willy Bade, a évoqué avec talent le thème « Les noces de dame pandémie et de sieur droit ».
Le message que j’ai voulu faire passer était poétique à l’origine. Pendant les temps de pandémie qu’on a vécu, notamment le Covid, peut-être a-t-on oublié la notion d’humanité, qui caractérise la profession d’avocat, mais cette société dans laquelle on doit vivre, en tout cas dans laquelle, moi, j’aspire à vivre. Cette notion d’humanité, je voulais la réintégrer et la réhabiliter dans ce discours. Le combat de l’humanité, c’est celui que j’espère pouvoir porter tous les jours.
A noter qu’au cours de la soirée, un hommage a été rendu à feu le bâtonnier Félix Rodes.
Signature d’une charte pour une justice plus sereine
En marge du concours d’éloquence, une charte a été signée entre l'ordre des avocats et la magistrature (1er président de la Cour d'appel, procureur général et parquets de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre).
Un document qui devrait permettre de régler, dans un état d'esprit apaisé, les litiges et les incidents qui pourraient survenir entre les différentes parties lors d'audiences.
A ECOUTER Le bâtonnier Josselyn Troupé, très heureux de cet engagement solennel et pluriel.
Le premier président de la Cour d'appel de Basse-Terre, Mickael Janas, voit dans la signature de cette charte une belle avancée dans les relations entre les différents corps de métiers de la justice.
Dans un prétoire, on se heurte. Il y a des arguments, chacun est à sa place. Mais on reste dans une institution judiciaire et donc il est important d’avoir un mode d’emploi pour que tous les arguments soient écoutés avec sérénité et que les incidents nous puissions les aborder en bonne intelligence. Ce document dit, lorsqu’il y a un incident, on se pose, on l’étudie et on y répond en droit. Lorsqu’on va en justice, on débat de choses qui sont essentielles et parfois il y a un désaccord profond. C’est ce qu’on appelle un incident. Il peut être procédural, sur le fond ou par rapport à une attitude. On doit le régler en sérénité car ce qu’on évoque dans un prétoire de justice, c’est trop important.
Pour le procureur général, Eric Maurel, la signature de cette charte est un exemple de coopération.
Le débat judiciaire peut parfois être violent. Nous sommes portés tout par nos déterminations, notre conviction et notre fougue. Et parfois, il peut y avoir le mot de trop. Nous avons instauré une sorte de règle du jeu qui nous permet à un moment de dire là on est en train de dépasser les règles de la courtoisie, les règles du rituel judiciaire, on s’arrête, on fait un temps de pause afin de reprendre le débat dans la sérénité. Le justiciable attend une justice qui soit sereine.
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