Marine Tondelier (EELV) : « sur le chlordécone, les Martiniquais ont le droit à la vérité et à des excuses »
La secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts était en visite en Martinique en fin de semaine dernière. Après la Guadeloupe et avant la Guyane, Marine Tondelier a passé trois jours dans l’île, à la rencontre des agriculteurs et des pêcheurs notamment.
Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) achève sa tournée aux Antilles-Guyane. Son déplacement intervient dans le cadre de la campagne de soutien à Marie Toussaint, députée sortante et candidate du parti écologiste pour les élections européennes du 9 juin prochain.
Marine Tondelier s’est rendue dans plusieurs exploitations agricoles, au parc naturel marin, à la rencontre aussi des marins-pêcheurs.
La question de la pollution au chlordécone a été au cœur des échanges.
« L'écologie est parfois le problème mais aussi la solution »
Selon la représentante des Verts, pour faire avancer ce dossier, notamment sur la question de la réparation, il faut des acteurs politiques plus engagés.
Les Martiniquais ont le droit à la vérité. Quand j’ai vu le maire du François, par exemple, quand il y a eu la première carte chlordécone, sa ville était verte. On lui a dit que tout allait bien, il savait que c’était faux et a dû se battre pour la vérité. Les Martiniquais ont droit à la vérité. Ils ont aussi droit à des excuses, qui ne résoudront rien mais qui sont la moindre des choses. Et ils ont droit à du personnel politique qui ait de la considération et se bat pour eux. J’en ai rencontré beaucoup, mais ce n’est quand même pas tout le monde. Et, notamment, plus on gravit dans les échelons, plus il y a une gestion politique des dossiers. Dans les prochaines échéances électorales, il faudra peut-être mettre aux postes stratégiques les personnes qui se battent pour la justice environnementale et la justice sociale
Outre les questions de pollution au chlordécone, des sargasses, des effets sur notre île du réchauffement climatique, la représentante des Verts a visité plusieurs exploitations agricoles. Pour Marine Tondelier, il faut réformer les règles d’attribution des terres.
Il faut envisager une réforme agraire et se dire que les terres appartiennent à ceux qui les cultivent, en réalité. J’ai rencontré des jeunes qui viennent de finir une formation pour devenir agriculteurs et qui n’arrivent pas à s’en procurer. Et ce n’est pas juste un problème de terre, car ces terres, elles existent en Martinique. Il y a des collectivités, dont la collectivité unique, qui ont des terres, qu’est-ce qu’ils en font, qu’est-ce quoi se passe ?
Plus politique, la cheffe de file des Verts explique pourquoi, selon elle, les Martiniquais devraient faire confiance à une politique centrée sur les valeurs écologistes.
C’est dans notre ADN de s’occuper en priorité des territoires de l’adversité. Le manque d’écologie peut être le problème dans certains endroits de cette île dans certains dossiers mais on voit aussi que l’écologie est la solution. Et pas juste la solution aux problèmes environnementaux : que les enfants mangent mieux à la cantine, des produits locaux, que l’on protège mieux la santé, que l’on permette de se déplacer sans avoir toujours leur voiture et tout le monde n’a pas les moyens d’avoir une voiture. Sur tous ces sujets, l’écologie, c’est quelque chose de très émancipateur, de très positif. C’est de la joie, de l’espoir, de la justice