Les deux annonces du ministre des Outre-Mer aux acteurs de la filière banane

C’était son premier rendez-vous de la journée, à la préfecture. Arrivé la veille à la Martinique, Philippe Vigier a débuté sa première rencontre de la journée par une réunion de travail avec les acteurs de la filière banane. Durant cet échange d’1h30 environ, les producteurs ont pu exposer leurs difficultés, notamment depuis l’interdiction d’utilisation de pesticides.

Ce qui les oblige désormais à désherber à la main. Et les coûts ont explosé : 5000 euros par an pour chaque hectare !

Francis Emonides, petit planteur installé à Ducos, résume de manière très concrète l'urgence financière dans laquelle se trouvent les acteurs de la filière banane. Si l'État ne fait rien dans les semaines qui viennent, environ 70 producteurs vont disparaître cette année. L'année prochaine, 130. On a eu ce petit problème de la tempête Bret qui est passée, qui n’entre pas dans les critères pour déclarer la calamité agricole pour nous, les producteurs agricoles. C'est un peu dommage. Et puis la révision de notre POSEI (Ndlr : aide européenne pour l’agriculture outre-mer), parce qu'on n'a pas été aidé depuis 15 ans.

Moratoire et aides d'urgence

Face à cela, le ministre a fait deux annonces ce matin, au cours de cette séquence de travail. À commencer par la mise en place d'un moratoire.

Certains ont des difficultés très importantes financières, notamment des dettes fiscales et des dettes sociales, sur lesquelles il y a un moratoire qui va être déclenché. Ça n'est pas rien, un moratoire. Ça veut dire qu'on se rend compte qu'une profession est en proie à une immense difficulté. Si on n'est pas là pour faire cela, ça veut dire qu'on dépose le bilan

Des aides financières supplémentaires seront débloquées en urgence. Pas de précisions pour l'instant sur les montants des enveloppes concernées.

Seule garantie apportée par Philippe Vigier : chaque dossier de chaque planteur sera traité au cas par cas.