Les Abymes : il la battait dans les bois, à l'abri des regards
Un conjoint violent a écopé devant le tribunal correctionnel pointois de 3 ans de prison dont 1 ferme avec obligation de soins, pour avoir régulièrement brutalisé sa compagne notamment aux Abymes. Des faits remontant à l'an dernier et s'étalant sur plusieurs mois. Particulièrement jaloux, l’homme n’hésitait pas à emmener de force la victime dans les bois pour la frapper, évitant ainsi les regards indiscrets.
En un an de relation, l’individu de 35 ans s’était à plusieurs reprises énervé, toujours sous l’effet de la boisson. Le 19 juin dernier par exemple, dans un bar de Néré aux Abymes, il soupçonnait sa copine de trop regarder son collègue. Après les reproches publics, ce conjoint s’en était violemment pris à la jeune femme qui n’avait pourtant rien fait de mal. Devant l’établissement, il l’avait roué de coups de poing au visage, couchée au sol, il s’était assis dessus pour la frapper jusqu'à ce que deux passants s'interposent.
Après s’être extirpée, elle avait tenté de fuir avec l’aide d’un automobiliste qui passait par là, ce dernier a été menacé à son tour et a dû accélérer sans pouvoir récupérer la victime. D’autres fois, la femme était conduite de force dans les bois, tel un animal, à Sainte-Rose ou à Besson, dans des endroits discrets et à l’abri des regards, pour là aussi être battue. Parfois, il lui coupait les cheveux avec un couteau pour l'humilier.
Il minimise les faits
L’expert a relevé des contusions, des hématomes mais le plus gros traumatisme reste moral, a souligné l’avocate de la partie civile Maître Daïna Desbonnes. Pour le parquet, le prévenu a minimisé les faits à l’audience, il parle d’une enfance difficile, lui-même était témoin petit des violences de son père à l’encontre de sa mère. Ce n’est surtout pas une excuse, au contraire, encore moins l’alcool a-t-il ajouté.
L'avocat de la défense, Maître Edouard Lanthiez, a rappelé le parcours difficile de son client en débutant tout de même sa plaidoirie par cette citation "La violence est l'arme des faibles". Le Tribunal Correctionnel a suivi les réquisitions du Procureur, 3 ans de prison dont 2 avec sursis probatoire, obligation de se faire soigner et interdiction de contact avec la victime.
(*Afin de préserver l'anonymat de la victime en pleine reconstruction, les noms des protagonistes ne peuvent être cités)