Un policier condamné à 3 mois avec sursis après avoir tiré en direction d’un Guadeloupéen
Un policier de la BAC de Boulogne a été condamné mardi 18 avril en correctionnelle à Paris, pour avoir tiré sur une voiture que conduisait un jeune Guadeloupéen, en avril 2019, dans le bois de Boulogne. Le tribunal a reconnu la culpabilité du policier, mais a prononcé une peine légère de trois mois avec sursis, sans inscription au casier judiciaire.
Cette nuit du 30 avril 2019, l'agent de la BAC avait tiré sans sommation sur le véhicule des six amis, dont trois mineurs, qui avaient décidé de s'aventurer dans le Bois de Boulogne avec le 4x4 du père de l'un d'eux. Paul, d'origine guadeloupéenne, conduisait, lorsqu'une voiture lui a barré la route à un feu rouge, une autre se plaçant sur son côté, puis une troisième derrière.
Des hommes armés les avaient alors mis en joue. Les agents de la BAC étaient persuadés à tort d'avoir localisé les auteurs d'un vol. Sans gyrophares ni brassard, le jeune homme avait cru à un braquage et tenté une marche arrière, percutant la voiture qui obstruait le passage. C'est là que l'agent, percevant une menace, avait fait feu à deux reprises vers l'avant de la voiture, ne blessant aucun occupant fort heureusement.
Une peine légère
Un acte de légitime défense selon lui, version que le policier a maintenue à l'audience. « Je pense avoir agi au mieux », a-t-il insisté, défendant son « ressenti », avant de s'excuser, tardivement, de l'impact de son geste sur des victimes, qui avaient un temps été poursuivies. L'auteur des coups de feu avait même réclamé des dommages et intérêts à Paul, finalement relaxé plus de 18 mois après les faits.
Des parties civiles qui restent marquées par cette soirée. « J'ai cru mourir et j'espère qu'il y aura justice », a témoigné Paul. Le policier a été reconnu coupable, le parquet pointant une « mauvaise maîtrise de la situation », la légitime défense a donc été rejetée, le tribunal suivant les réquisitions, avec une peine qualifiée d'avertissement, de trois mois avec sursis, sans inscription au casier judiciaire. Une décision jugée trop légère pour Paul et son conseil.
L'avocat des parties civiles a en effet regretté à l'issue de ce procès que le parquet ne soit pas allé plus loin, en demandant notamment une interdiction de port d'armes pour l'agent condamné, en insistant sur l'impact que cet acte a eu sur ses clients.
Enfin, des dommages et intérêts ont par ailleurs été prononcés dans ce dossier, mais les montants exacts seront précisés à l'issue d'un nouvel examen psychologique des victimes pour évaluer l'ampleur du préjudice.