Un plan d’action suite au non-lieu dans l’affaire de l’empoisonnement au chlordécone
Mardi 10 janvier, les élus et les associations rassemblés dans le « Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup » se sont réunis afin de mettre en place des actions suite à la prononciation du non-lieu dans l’affaire de l’empoisonnement au chlordécone.
Une semaine après le non-lieu prononcé dans l'affaire du chlordécone, les élus et les associations rassemblés dans le « Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup » ne décolèrent pas. Hier soir, ils se sont retrouvés à la Résidence départementale au Gosier, afin de réfléchir ensemble à un plan d'action. Manifestations, signature d’un texte commun avec la Martinique… les pistes évoquées ont été nombreuses comme le laisse entendre le président du Département Guy Losbar :
C'est le président de la République lui-même qui avait dit que c'est un scandale environnemental et l'État doit payer. Donc maintenant, il s'agit de transformer tout cela en acte. Nous aurons donc des actions dans les quinze jours, des actions communes avec la Martinique, des actions sur le territoire de la Guadeloupe. Mais au-delà, il va falloir que tout cela puisse aboutir à une proposition de loi, indépendamment de l'action judiciaire, pour que les conséquences en termes de santé soient prises en considération.
À la recherche d’une mobilisation efficace
C’est une véritable stratégie qui se met en place. À la fois pour mobiliser la population dans les prochaines semaines, mais aussi faire bouger les lignes à en croire Jean-Marie Flower, président de l’association Vivre et membre du « Lyannaj pou dépoliyé Gwadloup » :
Il nous faut être efficaces, autant pour les personnes décédées que celles qui sont malades aujourd'hui ou celles qui vont tomber malade. Parce qu'on sait déjà qu'il y en a 150 000 qui vont tomber malades. Elles ont un taux de chlordéconomie au-delà des valeurs toxicologiques de référence. On n'a plus une obligation de moyens, on a une obligation de résultat. Et pour ça, il ne faut pas seulement se mobiliser. Il faut se mobiliser d'une manière qui réellement gêne ceux qui doivent être gênés dans l'histoire, donc la justice, l'État d'une façon générale, les pollueurs plus largement.
Ce mercredi matin, le sénateur Victorin Lurel a questionné le gouvernement sur le non-lieu et a regretté que le silence de la Première ministre sur le sujet. Il a réclamé la reconnaissance du préjudice d'anxiété dans ce dossier.